A la veille du second tour des négociations maroco-sahraouies, le Front Polisario s'affaire, d'ores et déjà, à préparer ses troupes. Bientôt le second round des négociations entre le Front Polisario et le Maroc. Le premier rapport du secrétaire général des Nations unies, rendu public à l'issue du premier tête-à-tête entre les deux parties au conflit, a fait l'objet d'un vrai cafouillage destiné à le dénaturer. L'heure des bilans étant achevée, le Front Polisario, unique représentant du peuple sahraoui, s'affaire à préparer ses troupes en prévision de la seconde bataille prévue pour les 10 et 11 août. Les négociations des 18 et 19 juin dernier se sont déroulées conformément à la résolution 1754 et ont respecté le plan Baker, se référant au premier compte-rendu de Peter Van Valsum, l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental. «Conformément à la résolution 1754 du 30 avril 2007 du Conseil de Sécurité sur le Sahara occidental, le secrétaire général a pris des dispositions pour que le Maroc et le Front Polisario engagent des négociations sans conditions préalables, de bonne foi, en tenant compte des développements survenus ces derniers mois, en vue de parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental», mentionne-t-on dans le communiqué diffusé à l'issue du premier round des négociations maroco-sahraouies. Toutefois, le premier round des conciliabules a été marqué, faut-il le relever, par une sorte «d'intransigeance» du gouvernement marocain. Autrement dit, le Polisario a exposé sa proposition pour une «solution politique mutuellement acceptable qui garantie l'autodétermination du peuple du Sahara occidental», alors que la position de Rabat est demeurée «figée» sur un leitmotiv dépassé: la marocanité du Sahara occidental. Quel avenir pour le restant du dialogue? Une question qui se pose et qui s'impose. Peter Van Walsum se veut rassurant. L'envoyé personnel de Ban Ki-moon qui a présenté au Conseil de sécurité, le rapport du secrétaire général sur l'état et les progrès des négociations sur le Sahara occidental, des 18 et 19 juin dernier, a qualifié de «positive» la tenue du second round de négociations prévu les 10 et 11 août prochain, à New York. Peter Van Valsum a estimé récemment que la «tenue d'un nouveau cycle de négociations est encourageante». Un pas en avant, deux pas en arrière. A la même occasion, Peter Van Valsum a relevé, néanmoins, que la première entrevue s'était tenue dans un «climat positif», mais les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes. Et de reconnaître que «cela ne suffisait pas pour mener à bien un processus de négociations». Le Maroc n'a cessé de s'agripper à son plan dit «d'autonomie pour le Sahara». Cette offre a été rejetée dans le fond et dans la forme par le Conseil de sécurité dans sa résolution 1754. Laquelle décision stipule que l'objectif des négociations «directes et sans préalable» entre les deux parties, est de trouver une solution politique qui assure le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. Le Royaume de Sa Majesté, appuyé surtout par les USA, l'Espagne et l'Hexagone, veut fausser carrément le cours de l'histoire. Car, bon gré, mal gré, le Sahara occidental n'a jamais été un territoire marocain. Le comble, ces même Etats occidentaux qui acquiescent au projet «d'autonomie pour le Sahara» s'apprêtent à reconnaître un Kosovo indépendant qui a toujours été une province de la Serbie. Le second round des négociations entre le Front Polisario et le Maroc marquera une nouvelle étape d'un conflit qui a bel et bien pris une ride. Les Nations unies sont appelées à assumer pleinement leur responsabilité. Car, un éventuel échec pourrait mener à des dérapages fâcheux.