Hormis la promesse de se rencontrer à nouveau pour poursuivre leurs discussions, qui ont abouti à une impasse, car “aucune des deux parties n'a accepté la proposition de l'autre comme base unique pour les négociations à venir”, comme l'a déclaré Christopher Ross, Marocains et Sahraouis ont campé sur leur positions initiales. Les discussions informelles entre le Maroc et le Front Polisario sur l'avenir du Sahara occidental, tenues mercredi et jeudi derniers près de New York sous l'égide de l'Onu, se sont achevées sans accord entre les deux parties, a indiqué l'organisation onusienne dans un communiqué. L'envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, qui a indiqué qu'“aucune des deux parties n'a accepté la proposition de l'autre comme base unique pour les négociations à venir”, a toutefois précisé que les deux parties en conflit avaient réaffirmé leur engagement à poursuivre les négociations “dès que possible”. Avant cette reprise hypothétique, Christopher Ross effectuera une visite dans la région pour “consulter davantage les parties et les autres parties prenantes”, comme il l'a annoncé dans le communiqué rendu public à la fin de ces discussions informelles. L'émissaire onusien a fait remarquer que Marocains et Sahraouis ont discuté “dans un esprit d'engagement sérieux, de respect mutuel et d'honnêteté”. En d'autres termes, cette occasion qui visait à trouver des points d'intérêts communs en vue de trouver un accord pour la programmation d'une cinquième session de négociations sous l'égide de l'ONU, formelles celles-là, entre le Maroc et le Front Polisario indépendantiste sur l'avenir du Sahara occidental, n'a enregistré aucune avancée. Selon M'hamed Khadad, un membre de la délégation du Front Polisario, la question des droits de l'homme et des mesures de confiance avait été abordée lors de cette rencontre. Mais la partie marocaine s'est opposée à cette proposition. D'ailleurs, le représentant sahraoui a accusé le Maroc de “faire fi” de cette question en refusant “toute commission d'enquête internationale” sur la situation des droits de l'homme ou “tout suivi à travers la Minurso ou le Haut-Commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR)”. Ainsi, les Sahraouis se sont accrochés à leur droit à l'autodétermination conformément à la légalité internationale et aux résolutions de l'ONU, notamment la résolution 1871 du Conseil de sécurité de l'Onu qui “demande aux parties (le Maroc et le Polisario) de poursuivre les négociations sous les auspices du secrétaire général, sans conditions préalables et de bonne foi, en tenant compte des efforts réalisés depuis 2006 et des faits nouveaux survenus depuis, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental”. Refusant catégoriquement d'entendre parler de référendum d'autodétermination, la délégation marocaine s'est attelée à démontrer l'inapplicabilité d'un référendum à options extrêmes, en essayant de faire croire que le recours au référendum est minoritaire dans la pratique onusienne, et que la majorité des situations ayant été résolues à travers les négociations entre les parties. Les Marocains, qui estiment que leur initiative d'autonomie est la seule à même de garantir un règlement à ce “différend régional”, ont mis en avant le volet sécuritaire, dans l'espoir de convaincre que les dangers, qui guetteraient la région dans son ensemble si la proposition de Rabat est rejetée. Ainsi, le but de ces négociations, comme défini par le Conseil de sécurité, qui est de parvenir à une solution politique au conflit au Sahara occidental, qui respecte le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui, n'a pas été atteint. Pour rappel, le Sahara occidental est une ex-colonie espagnole riche en phosphate annexée en 1975 par le Maroc après le départ des Espagnols. Par ailleurs, le Conseil de sécurité de l'ONU doit renouveler, à la fin du mois d'avril prochain, le mandat de la Minusro et, selon certains diplomates, il pourrait envisager de l'amender pour y inclure la supervision de la situation en matière de droits de l'homme.