L'un des pionniers de la presse algérienne, le journaliste Kamel Belkacem, est décédé vendredi dans un hôpital de Malaga, en Espagne, à l'âge de 69 ans des suites d'une longue maladie. En plus d'être un journaliste de conviction et de talent, le défunt avait assumé d'importantes responsabilités au sein d'organes de presse, notamment au quotidien El Moudjahid dont il a été le rédacteur en chef, avant de diriger de main de maître le célèbre hebdomadaire Algérie Actualité, aujourd'hui disparu. Avec l'ouverture médiatique du début des années 1990, il tentera l'aventure de la presse privée en fondant ses propres journaux, Le Quotidien d'Algérie puis Le Nouvel Hebdo avec feu Mahmoudi, et qui ne font plus partie du paysage médiatique national. Aujourd'hui, ce sont ses amis qui parlent du journaliste et de l'homme qu'était Kamel Belkacem. L'un de ses compagnons de parcours et collègues n'a pas omis d'évoquer la vie socioprofessionnelle, il s'agit de Abdelkrim Djaâd. Ce dernier dira que la presse algérienne vient de perdre l'un de ses pionniers et militants de la première heure pour la liberté de la presse et d'expression. Pour Djaâd, Kamel Belkacem, en plus du dirigeant qu'il a été, reste l'une des meilleures plumes de son époque. “C'est un grand journaliste qui vient de disparaître, un vrai professionnel de la presse, et ce, en dépit des erreurs qu'il avait commises au cours de sa carrière, notamment par rapport à certaines positions vis-à-vis de la Kabylie. Cela dit, il reste un grand journaliste, lui qui a apporté beaucoup à la profession. C'est un homme qui a boosté la liberté d'expression en Algérie en mettant sur pied un grand hebdo qui est Algérie Actualité. Socialement, c'était un homme généreux qui n'a pas hésité à aider et loger plusieurs journalistes. C'est aussi un homme de dialogue, et sa disparition est vraiment regrettable pour le journalisme algérien, car il aurait pu donner encore davantage à la corporation. Sa maladie l'a longuement handicapé depuis les années 1990. Kamel Belkacem est tout de même l'une des plus belles plumes du journalisme algérien et c'est aussi quelqu'un qui a pris beaucoup de risques au cours de sa carrière”, dira Djaâd. De son côté, Mohamed Chouli a rendu un vibrant hommage à celui qui fut son responsable et qu'il a qualifié de professionnel. “Sa disparition est vraiment terrible, ce fut un grand homme et un responsable hors pair. Un vrai professionnel qui a su laisser un héritage pour la presse algérienne et une plume brillante. Ce fut aussi un homme humble, qui a toujours été aux côtés de ceux qui ont besoin de lui. Que Dieu ait son âme ! Je profite pour présenter mes sincères condoléances à sa famille”, nous dira M. Chouli. En plus de son statut de journaliste et de responsable, Kamel Belkacem a participé à la formation de plusieurs générations de journalistes.