Un beau livre, le dernier de l'auteur. Sa particularité : les photographies. Toutes anciennes représentant trois parties de l'Algérie : le Centre, l'Est et l'Ouest, ne s'arrêtant pas uniquement sur les capitales de ces régions. Bien au contraire ! Ce sont les villes environnantes qui sont aussi représentées. Ce livre est le dernier de l'auteur, paru aux éditions Du Layeur, à Paris en France en 2003. Dans l'introduction de cet ouvrage, il est écrit qu'un peu plus de 150 ans nous séparent de la première photographie prise en Algérie. Il s'agit d'œuvre d'un daguerréotypiste inconnu qui, au début des années 1840, immortalisa pour la première fois, sur une plaque de cuivre, une vue d'Algérie : la mosquée de la pêcherie d'Alger. Depuis ce jour, les daguerréotypiste et ensuite les photographes, chargés de leur lourd et encombrant équipement, en nombre sans cesse croissant, ne cessent de prendre le chemin de l'Algérie. À partir des années 1850, ce sera un ballet incessant de photographes qui feront le déplacement dans notre pays. Il faudra, à cet effet distinguer deux catégories. Il y ceux qui “font le voyage en Algérie et y séjournent pendant des périodes plus au moins longues selon les besoins de leurs “missions” ; et il y a les autres, séduits par le pays ou retenus par des perspectives commerciales alléchantes, qui vont choisir de s'y installer et y ouvrir des studios. “Cet engouement connaîtra son apogée entre 1850 et 1880, époque qui correspond à l'âge d'or de la photographie en Algérie, mais aussi avec la naissance d'un courant nouveau appelé orientalisme.” Des photographies anciennes qui ne laissent aujourd'hui personne indifférent. Elles attirent. Les musées, les bibliothèques et les associations. Même les particuliers sont de la partie. Ces derniers arrivent à constituer des collections dignes, voire plus riches et plus étoffées que celles réalisées par les institutions précitées. L'auteur Mohamed Sadek Messikh en fait partie. Des années durant, avec patience et minutie, il a pu assembler un grand nombre de photographies anciennes, constituant de ce fait un ensemble historique visuel des plus importants. D'ailleurs, la plupart des noms de la photographie ancienne sont représentés dans ce beau livre : Marville, Alary, Moulin, Geiser, Baron Victor Nau de Champlouis…, ainsi que d'autres, connus, moins connus ou carrément inconnus. Par ailleurs, le lecteur, hormis les photographies (une centaine d'images), peut aussi découvrir dans les premières pages un rappel historique concernant la photographie en général et le pourquoi de l'attrait de l'Algérie pour les photographes. L'Algérie des premiers photographes (1850-1910) de Mohamed Sadek Messikh, éditions Du Layeur, 22 mai 2003, 159 pages, 39 euros.