Pour sa quatrième et avant-dernière soirée, le campement d'Abalessa a connu “sa soirée”. Riche en prestations culturelles et artistiques variées et pour tous les goûts. Le public est venu en masse de partout, d'Abalessa, des alentours et de Tamanrasset, pour découvrir ce que les organisateurs ont concocté. Ils sont arrivés qui en voiture, qui par bus et qui même à pied. En famille, seul, ou par groupes. Les kilomètres ne les ont pas empêchés d'assister aux soirées musicales du Festival culturel international Tin Hinan – Abalessa des arts de l'Ahaggar. À la descente du véhicule, la vaste étendue accueille les venants. Un va-et-vient incessant. Telle une ruche d'abeilles. À la seule différence que le mouvement est nonchalant. Pas de précipitation. Sauf quand des airs de musique fusent de nulle part. Tout le monde se précipite. Là d'un pas alerte. C'est l'appel à la liesse. Un attroupement se forme. Pour plus d'ambiance. La fête est au rendez-vous. Une bise souffle, adoucissant l'atmosphère. Les ateliers (bronze, argent, design, classes patrimoines…), prévus tout au long de ce festival, sont très actifs. À dix-huit heures, les bambins se sont réunis sous la tente de projection pour voir des films d'animation. Une heure après, deux documentaires, Les enfants de Timimoun, de Nawel Belaïdi, et Si Timnaouine m'est contée, de Bouzid Ould Houcine, produits par la Télévision algérienne en 2009. De belles images sortant des sentiers battus. Car pédagogiques et attirants. Juste après, sur la scène du site, la proclamation des lauréats du concours national d'écriture, lancé en janvier dernier par le ministère de la Culture et qui avait pour thématique “Contes et légendes du patrimoine culturel saharien”. Les candidats en lice concouraient dans trois catégories : Jeune public (10 à 16 ans), Jeunes amateurs (16 ans et plus), Professionnels. Trois gagnants par catégorie. Pour le 3e groupe, le premier prix n'a pas été attribué, car le jury a estimé qu'aucune nouvelle ne le méritait. Des prix, constitués de chèques, d'appareils photo numériques, d'ordinateurs de bureau et de portables, ont été distribués aux lauréats, qui, malheureusement n'étaient pas présents. Juste après, la conteuse Sabine Pakora et le griot Moussa Koïta envahirent la scène au grand bonheur des enfants présents. Comptines, danses et contes étaient au programme. Toujours dans l'ambiance du conte, Sabine, après sa prestation, lira le conte d'un lauréat en français. Hamza Hamid dit Hami en fera la traduction en tachamak, afin que les présents puissent comprendre l'histoire. Ensuite, place à la musique. La troupe Zemour de la République arabe sahraouie démocratique. Invité d'honneur de cette première édition du Fiataa, cet ensemble de onze membres porte le nom d'une région au nord-ouest de la RASD. Le public a été gratifié de chants et danses traditionnels du Sahara occidental et de chansons patriotiques exprimant le combat et l'idéal vers lequel toutes les volontés sont tendues. Un moment de communion entre les artistes et l'assistance. Une interaction. Et pour clôturer cette soirée particulière, c'est Djamel Allam, en guest-star, qui prendra le relais. En play-back, l'artiste chantera ses grand succès. Il interprétera une chanson en hommage au regretté El Hachemi Guerouabi. Toutefois, vu l'heure tardive, le public commençait à déserter les lieux. Une poignée de spectateurs est resté jusqu'au bout. À danser, à faire la fête. Ce qui est dommage et surtout frustrant pour un artiste.