Depuis mercredi dernier, la région d'Abalessa, à 80 kilomètres de Tamanrasset, vit aux rythmes des activités du Festival culturel international Tin Hinan – Abalessa des arts de l'Ahaggar, dans sa première édition. Le site d'Abalessa a été inauguré par le wali de Tamanrasset en présence des notables de la ville et autres personnalités. Les présents eurent droit à une parade de chameaux, créant une ambiance festive. À cet effet, un campement ou plutôt un village a été recréé. Dès l'entrée, des kheïmas, formant des cercles, attirent les festivaliers. Des tentes dans la pure tradition targuie. Les visiteurs peuvent sans aucun souci discuter avec les occupants. En fait, ces tentes sont là pour recréer, le plus fidèlement possible, le mode de vie des nomades à l'époque de Tin Hinan. Mais, la particularité de cette installation réside dans le fait qu'elle regroupe des tribus venues des quatre coins du Sud algérien. Certaines d'entre elles abritent même des ateliers de cuir, design, poterie… permettant aux visiteurs de sombrer, l'espace de quelques heures, dans une ambiance des plus traditionnelles, des plus ancestrales. Il y a aussi deux tentes qui font office, pour la première, d'atelier d'écriture et pour la seconde, de salle de projection. Oui, même le cinéma s'est déplacé à Abalessa. Occupant une grande superficie, le campement brille par sa diversité culturelle. Certes, au premier regard, celui des gens du Nord, on a l'impression que c'est pareil. Mais non. Rien n'est identique. Des petits détails font la différence. Des détails qui résident dans l'accoutrement, l'art pratiqué… Leur point commun : c'est l'Ahaggar. C'est Tin Hinan qui, jusqu'à aujourd'hui, rassemble les habitants de cette région. Au fond du campement, une scène sous un chapiteau. La soirée promet. Au programme : musique, chant, danse et même contes. De quoi satisfaire tous les présents. Depuis mercredi et ce, jusqu'à samedi minuit (jour de la clôture du Fiataa), le site vit aux rythmes des différentes troupes locales venues d'Abalessa, de Tamanrasset, Béni Abbes… Quatre nuits de liesse réunissant des centaines de personnes autour d'une légende, d'un mythe, mais aussi d'une réalité : Tin Hinan. Les nuits musicales de Tam Depuis le premier jour du Fiataa, la population de Tamanrasset et des environs a été conviée à deux soirées artistiques. Pour la soirée de lundi, trois artistes différents, trois styles différents. Une diversité musicale, démontrant encore une fois la richesse de l'Afrique, terre de culture et d'histoire. Pour la deuxième soirée, un autre programme, autres artistes. C'est le groupe made in Tamanrasset Itran qui éblouira, comme à son accoutumée, le public, en donnant le la. La troupe Sogha ajoutera plus de piment avec ses chansons issues pour la plupart du terroir nigérien. La particularité de ce groupe est qu'il interprète les différents genres musicaux de ce pays. En habits traditionnels, les membres du groupe charmèrent tous les présents. De la danse, de la joie et surtout du bonheur. Tout le monde se trémoussait. Et c'est à Samba Touré du Mali qu'a échu la clôture de cette nuit magique. Versant dans le répertoire blues, l'artiste fera revivre, l'instant d'une heure et demie, la musique de ses ancêtres. Et c'est sur “One, two, three, viva l'Algérie !” que Samba quittera la scène sous l'ovation du public.