Le ton est à l'optimisme ces derniers jours à ArcelorMittal Annaba, après une année 2009 plutôt dure. Tout ou partie des difficultés d'ordre socioprofessionnel qui se posaient à elle ayant été aplanies, selon la direction. ArcelorMittal Algérie attend une production de 1,1 million de tonnes d'acier liquide en 2010. Les dirigeants de l'entreprise, par la voix du directeur de la communication d'ArcelorMittal Algérie, estiment que cet objectif est tout à fait réalisable. Selon M. Guedha, les résultats de production du complexe sidérurgique d'El-Hadjar en 2009, qui n'ont été que de 750 000 tonnes à peine durant l'exercice écoulé, sont imputables à des facteurs externes induits par la crise financière mondiale. Une année noire pour tout le secteur de la métallurgie, et tout particulièrement pour le groupe ArcelorMittal, qui fut touché, rappelons-le, dès le mois de février, par les baisses de consommation d'acier dans le secteur du bâtiment et le marché de l'automobile. Devant cette conjoncture défavorable, ArcelorMittal s'était vu contraint de ne faire tourner ses usines qu'à la moitié de leurs capacités, ce qui lui occasionna des pertes estimées à 1,9 milliard de dollars au premier semestre 2009. Ce qui n'empêche pas que le groupe mondial ait tout de même dégagé un bénéfice de 118 millions de dollars sur l'année 2009, des résultats qui sont loin de ceux enregistrés en 2008, qui étaient eux de l'ordre de 9,4 milliards de dollars. Cette performance est néanmoins meilleure que ce que prévoyaient les analystes, lesquels attendaient une perte annuelle du fait que le chiffre d'affaires avait presque été divisé par 2 sur un an à 65,1 milliards de dollars, explique ce responsable. Concernant 2010, “nous commençons l'année en bonne position bien que l'exercice s'annonce quelque peu difficile, le groupe compte accroître ses dépenses d'investissement au niveau de tous ses sites à travers le monde pour pouvoir profiter d'une sélection d'opportunités de croissance lorsque la demande s'améliorera”. “Le Business Plan arrêté pour l'année en cours prévoit la production de 1,1 tonne d'acier liquide qui sera transformée en exactement 946 200 tonnes de produits vendables. La vocation principale de notre site d'El-Hadjar étant la production de produits longs, il est attendu que nous façonnions au total 400 000 tonnes de rond à béton et 200 000 tonnes de fil machine cette année destinés exclusivement et entièrement au marché national. Le reste de la production du complexe d'El- Hadjar, c'est-à-dire quelque 400 000 tonnes seront fabriqués en produits plats, dont une grande partie sera exportée”, annonce M. Guedha. Soulignant que ce niveau de production n'est pas un challenge en soi, puisque les capacités d'exploitation du site algérien sont de l'ordre de 2,5 tonnes d'acier liquide/an, que l'équipe dirigeante s'attellera à atteindre progressivement dans le futur, le directeur de la communication parle clairement de pérennisation du site algérien de ArcelorMittal. Ceci grâce, notamment, précisera-t-il, à la dynamisation des installations stratégiques telles que les deux hauts-fourneaux et les trois aciéries et à la mise en œuvre d'un nouveau système de gestion propre à l'entreprise, le System Application Project (SAP). Une méthode de travail qui fait la fierté des cadres de l'entreprise pour son efficacité éprouvée par le groupe et qui permettrait, selon eux de suivre en temps réel toutes les étapes de production du site, depuis la gestion des stocks de matières premières jusqu'à la structuration des ventes et la distribution des produits finis. Un plan d'investissement global de 200 M$ En ce qui concerne les investissements consentis au niveau du complexe sidérurgique d'El- Hadjar, le directeur de la communication affirme qu'ArcelorMittal Algérie, qui s'appelle désormais ArcelorMittal Tubes and Pipes Algeria, a jusque-là respecté les engagements contractuels qu'il a entérinés en 2001 avec son partenaire Sider, lesquels portent sur un montant global de 140 millions de dollars à l'horizon 2011. Pour preuve de la prise en charge sérieuse du volet investissements, il indiquera qu'à l'échéance de l'année 2009, l'entreprise a dépensé sur ce chapitre près de 123 millions de dollars pour la réhabilitation ou la rénovation de certaines installations stratégiques du site, en fonction des besoins et des priorités de l'outil de production. Il ajoute “une enveloppe de 45 millions de dollars a été réservée au titre du budget maintenance 2010 alors qu'une autre de 30 millions de dollars a été engagée tout récemment pour réhabiliter le haut fourneau n°2 d'ici à 2013” et que sa bonne santé financière aidant l'entreprise a officiellement inscrit un plan d'investissement global évalué à 200 autres millions de dollars pour le développement de l'usine entre 2010 et 2014. Notre interlocuteur se montrera néanmoins évasif en ce qui concerne la rénovation de la cokerie, qui a été mise en veille en octobre 2009 en raison de sa vétusté. Selon ses dires, la décision de réhabilitation de cette installation reste assujettie à l'expertise toujours en cours et qu'il est encore tôt pour se prononcer d'une manière définitive sur ce dossier. Le syndicat d'entreprise qui se réjouit de la disponibilité d'une feuille de route quant aux perspectives de développement durable de l'entreprise et qui a invité les travailleurs à se mobiliser pour atteindre cet objectif, il n'est pas question de tergiverser au sujet de l'avenir de cette installation. À ce propos, Kouadria Smaïl affirmera que l'expertise finale de la cokerie a été confiée à un groupe de spécialistes russes et que cette étude, qui tient compte, fait nouveau cette fois, de l'aspect amélioration de l'environnement, ne saurait remettre en question le projet de rénovation arrêté. Mieux encore, assurera le premier homme du syndicat des métallurgistes, un appel d'offres international sera lancé dès publication du compte-rendu de ladite expertise. Kouadria se dit satisfait, au contraire, de la progression des travaux liés au dossier Cokerie et rapporte que, parallèlement à cela, une série de réunions entre la direction et les représentants des travailleurs a été entamée vendredi 19 février pour déterminer les étapes de l'opération rénovation. Ces réunions portent sur l'organisation de ce chantier, imminent, selon ses propres dires, en désignant les responsables appelés à suivre son volet purement technique et celui consacré à l'utilisation des personnels chargés du maintien en chauffe de la batterie de cokerie et ceux chargés des travaux programmés de maintenance. Ce chapitre étant conclu, le syndicat s'attelle à finaliser les dossiers relatifs à la revalorisation salariale des métiers clefs, à la finalisation des organigrammes des structures d'exploitation et à l'étude des postes pénibles. Kouadria nous apprendra que l'entreprise a accepté la promotion du principe de prise en charge des travailleurs diplômés ayant des aptitudes pour les fonctions de management. Ceci en plus du lancement prochain d'un programme de formation aux métiers de base (soudeurs, électriciens, mécaniciens…) à l'intention des jeunes salariés sans certifications particulières.