L'Office national interprofessionnel du lait (Onil), qui devait collecter 400 millions de litres en 2009, selon le contrat de performance signé avec le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, n'a réalisé que 380 millions de litres. Il avait collecté 200 millions en 2008 et 187 millions en 2007. Bien que la progression “est importante au vu du résultat enregistré en 2009, le niveau de collecte reste faible par rapport au potentiel de la production nationale estimé à plus de 2 milliards de litres de lait cru/an pour un cheptel de 900 000 vaches laitières”, a indiqué à l'APS le directeur général de l'Office, Hafid Djelloul. “Nous allons faire le maximum pour arriver à collecter au moins 500 millions de litres cette année”, s'est-il engagé, en précisant que 13 000 éleveurs ont déjà adhéré au programme d'intensification de la production de ce produit. “Notre challenge est de faire adhérer plus d'opérateurs (éleveurs, collecteurs et laiteries) dans le programme de collecte”, a ajouté Hafid Djelloul, en évoquant les mesures incitatives prévues dans le cadre de ce programme, à savoir des primes : 12 DA/litre à l'éleveur, 5 DA/litre au collecteur et 4 DA/litre à l'intégration industrielle. L'éleveur a également un bonus de 0,5 DA pour chaque gramme de matière grasse contenu dans le litre de lait et le versement de ces primes se fait à travers les laiteries aux différentes parties concernées. L'objectif, est bien entendu la réduction du niveau des importations de la poudre de lait. “Nous veillons aussi à ce que la part de cette réduction soit proportionnelle. C'est-à-dire, si nous augmentons de 30% la collecte de lait cru nous devrons réduire de 30% l'importation”, a-t-il expliqué. M. Djellouli a indiqué, par ailleurs, que l'Office était en train d'évaluer les contrats qui le lient aux différents acteurs de la filière (transformateurs, éleveurs, collecteurs et la banque BADR) et aura, dans deux mois, les résultats des travaux des commissions spécialisées du Comité interprofessionnel du lait (CIL) pour faire le bilan d'une année d'activité (juin 2009 à juin 2010). L'objectif est de “créer une certaine discipline, de professionnaliser les acteurs et de susciter la transparence dans la gestion de la filière”, a souligné le même responsable. Le CIL est composé de 52 membres représentant les principales franges de cette filière et des ministères (Finances, Commerce...), des institutions, des banques (Badr, CNMA), et des instituts techniques. En 2009, l'intégration du lait cru dans le processus de transformation, au niveau des laiteries, était parmi les principaux facteurs ayant fait économiser à l'Algérie environ 40 000 tonnes de poudre. “Outre le travail qui se fait pour le renforcement de la fonction de contrôle, nous allons les sensibiliser davantage pour être à niveau par rapport aux normes de l'exploitation laitière (mettre en place des centres de collecte et jouer le rôle d'une véritable laiterie)”, a indiqué M. Djellouli. Ce contrôle “va permettre une meilleure traçabilité des quotas de la poudre de lait subventionnée destinée aux transformateurs pour la production du lait pasteurisé conditionné en sachet”, selon ce responsable.