L'Algérie prévoit pour cette année une collecte de 500 millions de litres de lait cru. L'Office national interprofessionnel du lait (Onil) et ses principaux partenaires (éleveurs, laiteries et collecteurs) entendent collecter cette année au moins 500 millions de litres de lait cru, a indiqué son directeur général, Abdelhafid Djellouli. Invité hier au «Forum de la Une», sur la chaîne I de la Radio nationale, le directeur général de l'Onil a affirmé qu'«en dépit de la pénurie de sa matière première sur le marché international, le prix du lait de sachet ne sera pas revu à la hausse et sera toujours subventionné par l'Etat». L'intervenant a tenu à préciser «qu'en 2009, l'Etat a dépensé 7 milliards de DA pour que le prix du lait reste à 25 DA le sachet». En 2009, l'office, qui devait collecter 400 millions de litres, un engagement inscrit dans le contrat de performance qu'il avait signé avec le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, n'a réalisé que 312 millions de litres, contre 200 millions en 2008 et 187 millions en 2007, avance M.Djellouli. «Le niveau de collecte reste faible par rapport au potentiel de la production nationale, estimée à plus de 2 milliards de litres de lait cru/an pour un cheptel de 900.000 vaches laitières», a fait savoir le même responsable. En 2009, l'intégration du lait cru dans le processus de transformation au niveau des laiteries était parmi les principaux facteurs ayant fait économiser à l'Algérie environ 40.000 tonnes de poudre, soit une valeur de près de 100 millions de dollars, et ce, une année après la crise due au renchérissement de son prix sur le marché international, rappelle-t-on. Un montant de 16 milliards de dinars a été versé par les pouvoirs publics en guise de subvention. A noter qu'un programme de collecte a été établi par les professionnels de la filière avec la tutelle et repose sur des mesures incitatives importantes. Il s'agit, entre autres, des primes de 12 DA/litre à l'éleveur, 5 DA/litre au collecteur et 4 DA/litre à l'intégration industrielle. L'éleveur a également un bonus de 0,5 DA pour chaque gramme de matière grasse contenu dans le litre de lait «et le versement de ces primes se fait à travers les laiteries aux différentes parties concernées». La production nationale est de 2,2 milliards de litres par an, dont 1,6 milliard de litres de lait cru. Cette production, qui a à peine doublé en quinze ans, ne couvre pas les besoins du premier pays consommateur de lait au Maghreb. La demande est estimée à 3 milliards de litres par an. La collecte du lait cru fait face à plusieurs problèmes liés, notamment à la mauvaise organisation du secteur, à la faiblesse des réseaux de distribution et aux conditions médiocres de l'élevage bovin. Sur un autre registre, M.Djellouli s'est réjoui de la baisse de la facture de l'importation du lait en poudre. A ce titre, il a fait savoir que «l'importation du lait en poudre est en baisse avec 120.000 tonnes en 2009 contre 145.000 tonnes en 2008». Optimiste, l'interlocuteur estime que «d'ici 4 ans, l'Algérie pourra atteindre l'autosuffisance en matière de lait» A ce propos, il dira: «Nous avons 129 unités industrielles du lait à l'échelle nationale et cela n'est pas suffisant. Idem pour le nombre d' éleveurs estimés à 13.000. Or nous devrions atteindre 30.000 éleveurs avec notre programme de soutien à ce secteur. Nous devons aussi investir dans les centres de collecte du lait. Pour cela, nous avons injecté 5 milliards de DA pour la mise à niveau de ce secteur avec le soutien de la Banque de développement rural (Badr)». Le marché mondial étant en pleine effervescence, l'offre européenne n'est pas assez conséquente.