Dépendance n En dépit des efforts consentis par les pouvoirs publics, beaucoup reste à faire pour garantir l'autosuffisance et réduire la facture salée de l'importation. Le Comité interprofessionnel du Lait (CIL) a été installé, avant-hier dimanche, par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural pour une meilleure organisation et professionnalisation de la filière laitière, a appris, lundi, l'APS auprès du ministère. Le CIL regroupe les professionnels de la filière (éleveurs, collecteurs, producteurs et transformateurs) et les représentants respectivement des consommateurs et des pouvoirs publics concernés. «Cet organe consultatif est un instrument d'une importance capitale qui est chargé de formuler des avis et des recommandations, notamment en ce qui concerne la politique générale de la filière lait, l'organisation des marchés et des prix ainsi que les moyens de renforcement de l'Office national interprofessionnel du lait (Onil)», explique un responsable du ministère. Cette action vise également à sécuriser le marché national du lait, en matière d'approvisionnement et de distribution et à atténuer la facture des importations ayant atteint 1,3 milliard de dollars en 2008. L'Algérie, qui dispose de 900 000 vaches laitières, importe 60% de sa consommation en poudre de lait pour couvrir ses besoins estimés à 3 milliards de litres par an. La production nationale est de 2,2 milliards de litres par an dont 1,6 milliard de litres de lait cru. Afin de diminuer cette dépendance des marchés internationaux, des efforts ont été consentis par les pouvoirs publics pour développer la production locale. Il s'agit notamment «d'accompagner les différents intervenants de la filière en mettant à leur disposition les moyens nécessaires à même de rentabiliser leur activité dans ce domaine», à l'instar de ce qui a été entrepris dans les filières de la céréaliculture et de la pomme de terre. Par ailleurs, l'Onil a procédé dimanche à la signature d'«une convention spécifique» avec les différentes laiteries du pays. Les deux parties s'engagent à déployer tous les moyens afin d'apporter toute l'assistance technique aux éleveurs dans leurs projets d'investissement, et à mettre en place un dispositif de contrôle portant sur la qualité du lait. Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural a, rappelons-le, signé en janvier dernier deux contrats de performance avec l'Office national interprofessionnel du lait (Onil) et l'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic) pour l'augmentation de la production nationale de ces deux filières. Aux termes de cet accord, l'Onil s'est engagé à porter la collecte de lait à 400 millions de litres en 2009 contre 150 millions de litres en 2008.