Tensions sociales Encore une fois, les problèmes de fond ne sont pas encore réglés sur le front social. À Mittal Steel, le maintien en activité de la cokerie n'est pas encore tranché. À la SNVI, les revendications salariales risquent de rebondir dans les prochains jours. Toutes ces menaces à la paix sociale ne sont que les effets d'une politique économique où le laisser-faire a longtemps régné. L'Algérie n'a pas encore un système salarial dans le secteur économique public assis sur la performance, la productivité et en étroite relation avec le niveau de l'évolution de la hausse des prix à la consommation. La situation de Mittal Steel pose, elle, la question du suivi des partenariats avec les entreprises étrangères. Force est de constater que le complexe d'El-Hadjar n'a pas bénéficié des investissements nécessaires devant être engagés par la multinationale pour augmenter la production sidérurgique du pays et, partant, répondre aux besoins du pays. Jamais l'Algérie n'a importé autant de rond à béton et d'aciers que durant ces dernières années, en dépit de la présence de ce fleuron de l'industrie locale. Cette situation s'est aggravée avec le retard dans la mise en œuvre de la stratégie industrielle où, paradoxalement, la sidérurgie fait partie des activités stratégiques à promouvoir. À cela se conjugue une mise en parenthèses des initiatives privées. Au final, nous n'avons aucun potentiel champion national dans cette filière et aucune prétention à court terme de produire des aciers spéciaux, maintenant la dépendance de l'Algérie à l'égard de l'importation de ces produits stratégiques pendant de nombreuses années. On peut se demander si l'Algérie gère les participations de l'Etat, avec un fonctionnement maintenu en nébuleuses des SGP, qui n'exercent aucun droit de regard sur la gestion des partenaires étrangers, même si ces derniers adoptent des stratégies qui vont à l'encontre des intérêts du pays. Ces questions renvoient à l'avenir de l'industrie nationale toujours enlisée dans des difficultés financières, de contraintes de modernisation de l'outil de mise à niveau managérial et de problèmes de marché. En l'absence d'un consensus sur la stratégie industrielle, on peut se demander s'il y a aujourd'hui un pilote dans l'avion. À cette allure, les tensions sociales ne peuvent qu'être ravivées avec en toile de fond le risque d'un nouveau saut vers la “désertification” économique. LIRE TOUT LE DOSSIER EN CLIQUANT ICI