La réhabilitation de la cokerie du complexe El Hadjar qui est au centre du conflit opposant la Direction générale et le syndicat des travailleurs prendra, selon toute vraisemblance, encore du temps pour connaître un dénouement définitif. C'est du moins ce qu'a laissé entendre un responsable de la Direction, contacté hier au téléphone. Soutenant la position initiale de la Direction de l'entreprise vis-à-vis du dossier de la cokerie, ce cadre de l'administration du complexe qui a préféré garder l'anonymat, indique que la mise en suspension de l'unité en question est bénéfique sur le plan financier de l'entreprise et, d'autre part, à l'environnement : «L'importation du coke est moins coûteuse en termes de dépenses mais surtout positive au plan environnemental puisque la production du charbon provoque des pollutions compte tenu de la vétuste des installations», affirme l'interlocuteur qui soutient la démarche de la Direction en soulignant qu'«effectivement, la cokerie n'est pas indispensable pour le fonctionnement des autres unités du complexe». «Le problème du coke ne se pose pas au niveau de l'usine. Ce qui préoccupe les travailleurs est le maintien de leurs postes de travail. Car, il y a ceux qui croient que la fermeture de la cokerie entraînera des licenciements parmi les travailleurs. Ce volet est réglé par voie d'un accord rassurant conclu entre la Direction et le syndicat au lendemain de la suspension de l'unité», ajoute encore ce cadre d'Arcelor Mittal Algérie. Il sied de rappeler dans cette optique que la fermeture «provisoire» de la cokerie avait été soutenue par le wali de Annaba lui-même qui a avancé, à son tour, des explications écologiques. Une commission mixte regroupant la Direction de l'environnement de la wilaya, des responsables de la Direction générale du complexe et comités de quartiers, a été, en effet, installée pour la circonstance. Cependant, le syndicat initiateur du mouvement de protestation conditionne la reprise du travail par un engagement «officiel» des pouvoirs publics, de Sider et d'ArcelorMittal, portant réhabilitation de la cokerie. Pour le partenaire social qui menace de radicaliser la protestation dans les jours à venir, les parties concernées n'ont pas respecté la convention de partenariat signée le 15 août 2001. «La convention prévoit que pendant la durée de l'accord, l'investisseur ne pourra pas sans consentement écrit au préalable de Sider fermer un atelier», explique-t-on. Au sujet de la production sidérurgique, le syndicat revendique l'encouragement de la production locale «d'autant plus que les besoins de l'Algérie, en 2010 et 2020, en produits sidérurgiques s'élèvent à 10 millions de tonnes d'acier».