La réunion hebdomadaire du gouvernement de l'Autorité palestinienne va se tenir à Hébron, lundi, afin de protester contre la décision d'Israël d'inscrire à son patrimoine deux lieux saints de Cisjordanie occupée, a-t-on appris de source officielle. “Le gouvernement va se réunir aujourd'hui à Hébron pour signifier qu'il se tient totalement derrière le peuple palestinien contre le plan israélien de judaïsation des lieux saints musulmans et chrétiens”, a déclaré Naïm Abulhummus, le directeur de cabinet du Premier ministre palestinien Salam Fayyad. Hébron a été, tout au long de la semaine dernière, le théâtre d'affrontements sporadiques entre jeunes palestiniens et soldats israéliens, intervenus après l'annonce par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de son intention d'ajouter le Caveau des Patriarches, à Hébron, et le Tombeau de Rachel, à Bethléem, à la liste des sites historiques d'Israël dans le cadre d'un programme de restauration. Le Caveau des Patriarches —la Mosquée d'Ibrahim (nom musulman d'Abraham) pour l'Islam— est un site révéré à la fois par les juifs et les musulmans. Le Tombeau de Rachel, où selon la tradition est enterrée la matriarche biblique Rachel, est un lieu sacré du judaïsme. La décision controversée de M. Netanyahu, qui a promis de garantir “une liberté complète de culte” à toutes les religions, a été condamnée par la communauté internationale, y compris les Etats-Unis alliés d'Israël. Plus de 160 000 Palestiniens vivent à Hébron, une des plus grandes villes palestiniennes de Cisjordanie dont l'armée israélienne s'est en partie retirée en 1998. Hébron vit sous tension permanente en raison de la présence de quelque 600 colons installés au cœur de la cité, tandis que 6 500 autres habitent l'implantation de Kyriat Arba située dans la périphérie. Cette réunion du gouvernement palestinien intervient par ailleurs au lendemain de heurts violents à Jérusalem autour de l'esplanade des Mosquées, autre lieu saint de l'islam, entre la police israélienne et des dizaines de Palestiniens. Ces affrontements ont éclaté à la suite de rumeurs d'incursion de juifs extrémistes sur l'esplanade —rumeurs démenties par la police —, au cœur de la Vieille ville de Jérusalem.