La pièce H'mida fi ghbina de la coopérative du Théâtre des métiers, écrite et mise en scène par Mohamed Chouat, a été présentée, le week-end dernier, pour la première fois, au Théâtre régionale de Sidi Bel-Abbès (TRSBA), en monologue, mettant en scène Kandsi Boumediène dans le rôle de H'mida, dont la force est dans sa volonté et son sens du renouveau d'une société qui s'éloigne de plus en plus de son terroir, ainsi que de son authentique patrimoine. En effet, ce monodrame met en avant le personnage social de H'mida avec son caractère paisible au cœur vivant et autour duquel va se dessiner son personnage. Eboueur de son état, H'mida gagne sa substance à la sueur de son front et espère des lendemains meilleurs. En filigrane, le monologue traite des valeurs universelles de l'homme et des problématiques de son existence qui est née du perpétuel conflit entre le bien et le mal, la cupidité, l'ambition exagérée et toutes les tares qui conduisent à la déliquescence et à l'effondrement de l'éthique sociale face à l'hégémonie de la matière. La trame est captivante de bout en bout avec, à la clé, une question qui se pose : qui est innocent ou coupable de cette chute : l'argent ou ceux qui l'utilisent ? Selon une note du metteur en scène, “le poids de l'argent est une nécessité qui domine la vie quotidienne dans les rapports humains et son itinéraire existentiel dans la confirmation de soi et de ses valeurs humains. Et c'est une loi incontournable, paradoxalement, ne dit pas que l'argent ce n'est pas tout ? Il est porteur de bien quand il est utilisé à bon escient et néfaste quand il mène les hommes à leur perte. Notre idée aujourd'hui est de faire de l'argent, le thème central de notre pièce théâtrale et ses conséquences sur notre vie de tous les jours et surtout de défendre le principe qu'une fois entre les bonnes mains, il servira avec honneur celui qui l'utilise. Cependant, les vents soufflent parfois dans le sens contraire à notre bon vouloir”, conclut-il.