Face à cette situation, l'Office de promotion et de gestion immobilière a engagé des actions en justice contre les locataires insolvables. Dans un entretien accordé à Liberté, le directeur de l'Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI) de Tiaret n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour montrer son intransigeance quant aux mesures à prendre afin de solutionner l'aléa des créances qui ne font que perdurer, portant un coup sérieux à la trésorerie de cette structure. “Sur les 24 000 logements locatifs, seuls 17%, soit 4 080 locataires, sont à jour en matière de loyer, alors que le reste cumule des créances estimées à près de 70 milliards de centimes”, affirmera-t-il, précisant que 25,30% des mauvais payeurs, soit 5 040 locataires, accusent des arriérés de plus de 5 ans pour un montant global de 39 milliards de centimes. Dans le même sillage, M. Zahana fait état de 10 800 locataires qui conjuguent des créances allant de 1 à 24 mois et 4 080 autres accusent des retards de 24 à 60 mois. En substance, ces derniers regroupent des créances estimées, respectivement, à 8 milliards 900 et 14 milliards de centimes. Face à cette situation malheureusement persistante, notre interlocuteur nous affirme que ses services ont engagé des actions en justice contre les locataires insolvables après les trois mises en demeure prévues par la réglementation. Dès lors, il affirme qu'au 31 décembre dernier, 1 052 dossiers ont été présentés à la justice et que seuls 16 millions de centimes, sur les 7 milliards 500 cumulés, ont fait objet d'un recouvrement. “La non-normalisation de ces dettes induit incontestablement un impact antagonique sur la gestion, la préservation et le maintien en l'état du patrimoine immobilier de l'OPGI”, souligne M. Zahana. Pour ce faire, il assure avoir instruit ses chefs d'unité quant à d'éventuels échéanciers pour faciliter la régularisation des dettes pour les locataires récalcitrants. “Durant l'année 2009, j'avais demandé aux chefs d'unité d'encaisser 50% de la dette et de soumettre le reste à un échéancier et ce, avant de revoir ce taux à la baisse, voire 35%, sans que les locataires fassent montre du moindre civisme pour décanter leur situation.” Au demeurant, le directeur de l'OPGI précisera que les communes de Tiaret, Ksar Chellala et Sougueur (à laquelle s'ajoute Aïn D'heb) sont considérées parmi les plus importantes en matière de dettes immobilières avec, respectivement, 26 milliards de centimes, 6,4 milliards et 4,4 milliards pour 11 000, 1 576 et 1 688 logements locatifs. Sur un autre volet, on ne peut nier que la wilaya de Tiaret a connu, en matière d'habitat, une progression spectaculaire tant le programme des 3 000 logements inscrit dans le cadre du dernier quinquennat a été réceptionné en totalité. Pour la seule année 2009, 1 035 logements sociaux ont été réceptionnés. Dans ce contexte, M. Zahana dira que sa feuille de route est de rigueur avec les orientations nationales qui accordent une préexcellence avérée au programme de résorption de l'habitat précaire. Néanmoins, ce dernier maintiendra avec insistance que son souci majeur est de contenir les confusions urbanistiques connues par le passé. À cet effet, il insistera sur la nécessité de mener une réflexion permettant de traiter le problème du couronnement des constructions, de répondre aux nécessités d'aménagement des terrains destinés à l'urbanisation et de rattraper les viabilités des tissus urbains frappés de déficits ou de désordres quelconques. Par ailleurs, notre interlocuteur n'a pas omis de mettre en exergue l'amélioration de l'insémination architecturale qui doit être élevée au rang d'une obsession émancipée pour l'ensemble des intervenants dans l'acte de planifier ou de bâtir, à savoir les bureaux d'études, les services techniques et les entreprises de réalisation.