Dans l'impossibilité de trouver un dénouement à la crise de l'éducation et devant la persistance de la grève, le ministère de l'Education nationale a décidé d'user des moyens “radicaux” afin d'amener les enseignants à geler leur mouvement de contestation. Après que les démarches entreprises en direction de la justice eurent abouti à une décision ordonnant l'arrêt immédiat de la grève et la reprise des cours, la tutelle revient à la charge en menaçant les enseignants grévistes d'être radiés de leur poste de travail. Elle a instruit les chefs d'établissement scolaire de lancer, dès dimanche prochain, la mise en œuvre des procédures réglementaires en matière de relation de travail de la Fonction publique. En plus du retrait automatiquement sur salaire et sur la prime de rendement, les enseignants grévistes risquent d'être radiés de leur poste de travail en raison de l'abandon de poste et ce, à partir du 7 mars prochain. “Les directeurs des wilayas sont également instruits de prospecter parmi les demandeurs d'emploi, en leur possession, en vue de remplacer les postes vacants, et ce, en collaboration avec les services de la Fonction publique”, peut-on lire dans le communiqué du ministère de l'Education rendu public hier. Le ministère de tutelle précise que cette décision a été prise mardi dernier à la suite de la réunion du gouvernement. En conséquence, les enseignants demeurant encore absents de leur poste de travail sont interpellés pour reprendre les cours. Le communiqué du département de Benbouzid a tenu à rappeler que tous les corps spécifiques du secteur de l'éducation nationale ont bénéficié d'augmentations salariales nettes, très substantielles, allant de 29 à 32%, et ce, grâce à la revalorisation du régime indemnitaire, y compris la prime de rendement versée à son plafond (40%), à tout fonctionnaire assurant normalement sa tâche et indique que ces augmentations ont été validées officiellement par le gouvernement à travers la signature du décret d'application par le Premier ministre le 24 février dernier. Par ailleurs, le ministère de l'Education lance aux grévistes – par le biais du communiqué – un appel à la raison et déclare que “les pouvoirs publique ne peuvent tolérer davantage que les élèves continuent à souffrir des aléas d'une scolarité fortement perturbée”, a-t-il conclu.