Ils étaient des dizaines d'élèves, hier matin, de tous âges et tous paliers confondus- à refuser de se rendre en classe- pour «ne rien faire» arguaient-ils devant leurs parents. Résultat, ils errent pour la majorité d'entre eux en bande dans les rues d'Alger en attendant que les choses reprennent leur «cours» normal. La grève des enseignants a entamé, ainsi, samedi dernier, sa troisième semaine de débrayage. Au niveau de l'intersyndicale de l'éducation affilée au Snapap, on ne compte pas pour l'heure changer de cap de la contestation. La décision de reconduire la grève a été prise à l'unanimité lors d'une réunion Samedi, et le mouvement de grève se poursuit avec des manifestations sur tout le territoire national. D'ailleurs, des sit-in ont été organisés devant toutes les directions de l'éducation du pays- à l'exception comme par hasard- de la capitale. Les revendications restent les mêmes, à savoir le calcul des primes sur le salaire de base et la fin du monopole de la FNTE dans la gestion des œuvres sociales. De son côté, la Fédération Nationale des Travailleurs de l'Education (FNTE) a organisé hier une réunion extraordinaire dans ce contexte de sévère crise dans l'éducation. Les enseignants contractuels : la grève de la faim comme ultime recours ? Décidément, depuis une année qu'ils réclament leur réintégration, les enseignants contractuels- ces mal-aimés de l'éducation nationale- ne sont pas au bout de leurs peines. Et pour cause, le ministère de l'Education nationale ne veut rien comprendre: aucune réintégration automatique ; les enseignants contractuels doivent passer le concours de la fonction publique. Malgré les rassemblements, les manifestations et une grève de la faim qui aura duré plusieurs jours, rien n'y ont fait. « Tous les fonctionnaires doivent passer le concours de la fonction publique, y compris les enseignants » leur a-t-on signifié du côté du ministère de tutelle. Or, le concours tant attendu, prévu dans un premier temps pour le mois d'octobre, a été reporté à plusieurs reprises -sans raisons justifiées-, mettant les enseignants dans des situations inédites, puisque l'année scolaire avait déjà bel et bien débuté. Il aura fallu l'intervention du ministre de l'Education nationale, M. Benbouzid, très critique vis-à-vis de la fonction publique, pour qu'un dénouement soit trouvé à ce problème. Dénouement, pas vraiment. Le mot est trop fort. A trois semaines du concours prévu les 13 et 14 décembre, le Conseil des enseignants contractuels crie au scandale. Les enseignants font face, selon eux, à une aberration, puisque très peu d'entre eux ont accès à ce concours. « Il ya des exigences auxquelles la plupart d'entre nous ne répondent pas afin d'accéder aux concours » a déclaré Mme Maârouf, du Conseil des enseignants contractuels. En réponse, les profs prévoient une démission collective pour bientôt, et des rassemblements pour empêcher le déroulement de ces concours. De leur côté, leurs collègues du Conseil des lycées d'Alger (CLA) ont dors et déjà fait savoir qu'ils ne participeront ni à la surveillance ni à la correction desdits concours, ceci en solidarité avec leurs collègues. En attendant, si d'ici-là, aucune solution n'est trouvée, la grève de la faim pourrait être l'ultime recours des enseignants contractuels pour faire valoir leurs droits.