Fléau La corruption est un sport d'élite qui tend à se démocratiser en Algérie. Tel est le constat d'un spécialiste en droit. En effet, ce phénomène, qui a pris de l'ampleur en Algérie, interpelle les plus hautes autorités de l'Etat. Comment en est-on arrivé à ce que l'Algérie soit gangrenée à ce point par ce fléau ? Cela va des petites tchipas versées à certains agents de l'Etat pour obtenir des documents administratifs rendus inaccessibles par la bureaucratie, au bakchich pour échapper au dédouanement, jusqu'aux pots-de-vin importants liés à la passation des marchés publics. Résultat : des scandales uniques dans l'histoire économique du pays sont étalés publiquement sans que l'opinion publique comprenne le ressort politique de cette nouvelle campagne anticorruption, face au silence du pouvoir en place. Quitte à le rappeler, l'étendue du fléau s'explique par différents facteurs : des instruments de contrôle qui ne jouent pas leur rôle, l'impunité dont jouissent certains hauts responsables mis en cause dans des affaires de malversations, épargnés, grâce à l'appui dont ils bénéficient auprès de certains décideurs. À cela s'ajoute la crise morale qui affecte l'Algérie. En l'occurrence, pour un cercle d'agents de l'Etat qui tend à s'élargir, trivialement, peu importe le moyen utilisé pour s'enrichir. Sur le plan économique, la corruption constitue, au demeurant, un surcoût qui prive la population de revenus stables, freine le développement durable du pays et consacre une répartition inégale des richesses. Mieux, ce fléau représente l'une des causes de la paupérisation prononcée d'une bonne partie des populations. Avec seulement l'argent empoché dans les surfacturations qui se chiffrent en milliards de dollars, combien de logements aurait-on pu réaliser et combien d'emplois aurait-on pu créer ? Aujourd'hui, tout laisse à penser que si la lutte anticorruption n'est pas engagée de manière énergique avec une volonté politique ferme de corriger de telles insuffisances, les lendemains s'annoncent plus sombres. Car, ce sport devenu national, qui a déjà terni l'image de l'Algérie avec les affaires Sonatrach et l'autoroute Est-Ouest, risque de porter atteinte à la stabilité politique et sociale du pays. LIRE TOUT LE DOSSIER EN CLIQUANT ICI