Il est fort probable que d'autres scandales financiers éclateront dans les prochains jours. Nul besoin d'être un génie pour constater de visu que la corruption sévit à tous les niveaux et secteurs . Il n'est pas forcé d'être un fin connaisseur de la vie socio-économique nationale pour reconnaître que ce phénomène gangrène la société algérienne. En effet, les corrupteurs et corrompus se trouvent aussi bien dans les rouages administratifs et économiques que dans les rangs des citoyens. Lundi, le tribunal correctionnel de Béjaïa a condamné un douanier à une peine de deux ans d'emprisonnement ferme pour une affaire de contrebande de cigarettes. Deux autres fonctionnaires de la même administration, poursuivis pour les mêmes motifs, dans la même affaire, ont écopé quant à eux d'une année de prison ferme, alors qu'un quatrième inculpé a été acquitté. Aussi dire que l'Algérie est atteinte par la maladie de la corruption qui gangrène tous les niveaux de la pratique sociale et commerciale relève de la Lapalissade tant les scandales se font jour chaque matin. Il suffit de voir les colonnes de la presse pour mesurer l'ampleur de la maladie. Les derniers scandales qui ont touché les banques- où des sommes énormes, se chiffrant en centaines de milliards de dinars, ont été détournées -sont un indice de la déliquescence qui atteint de plein fouet les assises mêmes du développement socio-économique du pays. D'ailleurs, les observateurs n'ont pas manqué de faire le lien entre les derniers changements opérés au niveau de la Banque algérienne de développement rural (Badr) et la Banque de développement local (BDL) et les scandales qui les ont touchées suite aux détournements qui y ont eu lieu. Sur un autre registre, plus d'une quarantaine de magistrats sont passés devant la commission de discipline en 2005 pour manquement au droit de réserve, corruption et autres. Certes, la corruption n'est pas propre à notre pays et frappe tous les pays en développement, mais semble avoir pris, en Algérie, des proportions alarmantes au point de discréditer l'action du gouvernement en dépit de la volonté politique d'endiguer ce fléau. Epinglés par Transparency International pour manque de transparence dans la gestion de la sphère économique et absence de mécanismes de contrôle des marchés publics, les pouvoirs publics ont décidé de prendre le taureau par les cornes. Pour illustrer ces propos, il est utile de rappeler le cas des responsables arrêtés pour détournement de deniers publics, à l'image du wali de Blida, et de l'ancien wali d'Oran. Pour donner plus de crédibilité à l'action de l'Etat quant à la lutte contre la corruption, certaines sources avancent que les pouvoirs publics auraient constitué des commissions devant enquêter sur plusieurs dossiers et entreprises. Aussi, il est fort probable que dans les prochains jours, plusieurs scandales éclateraient dans lesquels de haut responsables seraient mis en cause. Les mêmes sources ajoutent que sur instruction du chef de l'Etat, la Cour des comptes prendra en charge le contrôle des taxes et impôts sur les revenus pétroliers et gaziers. La volonté politique exprimée tarde malheureusement à se matérialiser sur le terrain.