La militante sahraouie des droits de l'homme Aminatou Haïder a dénoncé hier la répression “brutale” par la police marocaine de deux manifestations pacifiques, lundi et mardi au Sahara occidental. “C'est la réponse marocaine au président de l'Union européenne” Herman Van Rompuy, qui avait pressé dimanche le Maroc d'accomplir “davantage de progrès dans le respect (...) des droits de l'homme”, lors du premier sommet UE/Maroc à Grenade (sud de l'Espagne), estime la militante dans un communiqué. Mme Haïder se trouve actuellement en Espagne et assure avoir été informée de la situation au téléphone par des proches. “La police et les services secrets marocains ont réprimé hier (mardi) violemment une manifestation organisée dans le quartier de Maatala, au cœur de Laâyoune pour accueillir douze activistes qui rentraient des camps de réfugiés sahraouis de Tindouf” dans le Sud algérien, selon ce communiqué. Parmi les “nombreuses personnes” agressées, dont “plusieurs femmes”, figure Sabbar Brahim, secrétaire général de l'Association des victimes de violations graves des droits de l'homme par le gouvernement du Maroc, et Ennaama Asgari, vice-président du Comité pour le respect des libertés et des droits humains au Sahara occidental (Corelso), est-il précisé. Le premier a été “matraqué” et souffre d'“une blessure ouverte à la tête et de lésions graves au reins”, le second “a reçu des coups sur tout le corps qui ont laissé des marques visibles sur sa peau”, ajoute le communiqué accompagné de photos montrant les blessures de ces deux personnes. Selon Aminatou Haïder, la police a bloqué l'accès à l'hôpital où les blessés voulaient se faire soigner. La militante assure que des faits similaires se sont produits lundi soir dans la ville sahraouie de Fajla, où la police aurait réprimé une “manifestation pacifique”.