Cette année, c'est la wilaya de Constantine qui a été retenue pour la célébration du 48e anniversaire de la fête de la Victoire, qui coïncide avec l'entrée en vigueur du cessez-le-feu proclamé le 19 mars 1962. À l'occasion, l'université islamique Emir-Abdelkader a abrité, jeudi dernier, une rencontre autour des Accords d'Evian. Après la projection des Grands Dossiers des Accords d'Evian, un documentaire de Djelloul Haya, quatre conférences-débats ont été données devant un parterre formé, en plus du ministre des Moudjahidine, Mohamed-Chérif Abbès, essentiellement d'universitaires et d'anciens hauts responsables. En marge de cette rencontre, un accord-cadre a été signé entre la Direction des moudjahidine de la wilaya de Constantine et le département d'histoire de l'université islamique dans le cadre des efforts liés au recueil et au traitement des témoignages des acteurs de l'une des révolutions ayant le plus marqué le mouvement de libération du XXe siècle. Jeudi encore, une soirée artistique symbolique a été organisée au Théâtre régional de Constantine. Hier, après la levée des couleurs intra-muros, soit au siège de la wilaya, et le dépôt d'une gerbe de fleurs au Carré des martyrs, l'ex-Sonatiba, un quartier situé sur le site de Zouaghi, a été baptisé cité du 19-Mars. Ainsi, les cérémonies de commémoration de la fête de la Victoire avaient un cachet solennel, pour ne pas dire quasi officiel, contractant avec le caractère populaire de cette halte qui a marqué l'histoire contemporaine de notre pays. Que ce soit à travers le ton des débats qui ont suivi la rencontre sur l'histoire organisée à l'université Emir-Abdelkader, ou à partir de la déconnexion de la jeunesse constantinoise par rapport à l'évènement, ou, encore, au regard de l'état de notre paysage économique, qui reste le véritable indice de la puissance des nations, force est de constater que l'œuvre de fondation de l'Etat algérien moderne, entamée le 1er novembre 1954, reste inachevée.