La revue Perspectives du Forum des chef d'entreprise (FCE) consacre dans son dernier numéro daté de février 2010 un dossier sur les trois risques majeurs qui menacent l'économie nationale, à partir d'une étude réalisée par le FCE. Premier risque : l'étude conclut que l'ouverture commerciale s'avère être un processus non maîtrisé. D'emblée, les rédacteurs de la note ont mis en exergue le désarmement tarifaire accompagné d'une explosion des importations de marchandises, une baisse des droits de douane suivie par la suppression des valeurs administrées et de celle du droit additionnel provisoire (DAP). Parallèlement, la note indique que l'industrie locale publique et privée subit de très fortes pertes de marché dues en grande partie à la concurrence déloyale. Second risque : l'ampleur de l'informel et ses conséquences négatives sur l'économie. Le développement du secteur informel sur plus vingt professions a pour première et inquiétante conséquence la concurrence déloyale imposée à une activité similaire exercée dans le secteur formel et la limitation de son marché. La note indique que le secteur informel entraîne une corruption à différents niveaux, ce qui participe à la dégradation du climat des affaires. Troisième risque : la distribution. L'activité commerciale s'avère un lourd handicap pour l'économie algérienne, lit-on. Le degré d'informalisation de la sphère marchande algérienne de par sa place importante tend à être un goulot d'étranglement. Pour assurer les conditions minimales d'une ouverture commerciale réussie, l'étude livre quelques pistes de réflexion. Il est indispensable que soient prises les mesures urgentes de nature à réaliser l'assainissement de notre économie des pratiques frauduleuses liées à l'entrée des marchandises sur le territoire national et l'élimination du secteur informel du commerce de gros ainsi que des pratiques informelles dans le secteur formel du commerce de gros… Dans l'éditorial, Réda Hamiani, le président du Forum des chefs d'entreprise, relève une certaine contraction du marché informel attestée par le bond spectaculaire de la fiscalité ordinaire à hauteur de 25%. C'est un signal réconfortant qui plaide pour une tendance lourde du retour à la normalité de beaucoup d'entreprises qui redécouvrent les vertus de la transparence, de la rigueur dans la gestion et d'attitudes citoyennes dans la conduite de leurs affaires. C'est une bonne nouvelle pour l'année 2010, écrit-il.