Les cendres de Salah Ath Ali, tombé au champ d'honneur en 1857 dans la bataille d'Icherridhen, dans la région de Larbaâ Nath Irathen, ont été retrouvées enterrées dans sa demeure natale à Takana, dans la commune d'Aït Yahia, à Aïn El-Hammam (wilaya de Tizi Ouzou). Récupérées par son fils, juste après sa mort, les cendres du résistant, qui a été incinéré, ont été mises dans une jarre en argile, puis enterrées à l'intérieur même de sa maison. ` Plus d'un siècle après, les membres de sa famille et de l'association Tafrara (l'aube) de son village natal, après une investigation sur l'endroit exact où elles reposaient, ont pu les sortir de terre et de l'oubli pour offrir une sépulture au combattant qu'il fut, une manière aussi de rendre hommage à ces indomptables et de réhabiliter leur mémoire. “C'est grâce au témoignage d'une proche qu'on a pu retrouver ces cendres. On avait fait une première fouille, mais sans succès. C'est grâce à cette dame qui habite actuellement en France qui, bien au fait, nous conseilla de creuser sous le frigo ! À quelque 50 centimètres de l'endroit où nous avions fait la première fouille, dans l'ancienne bâtisse qui tient encore le coup”, témoigne un jeune homme de l'association. Salah Ath Ali aurait vu le jour aux environs de 1813, dans une forteresse familiale construite à l'ère du royaume de Koukou. C'est suivant l'acte de naissance de son fils aîné, porté au registre de la commune d'Aït Yahia, âgé de 60 ans en 1893, que la date de naissance du martyr a pu être établie. Lors de la conquête de la Grande-Kabylie par l'armée coloniale, en 1853, il participa avec les contingents de la résistance à la majorité des batailles de l'époque, telle celle de Boubhir, du Sebt, de Tachekirth, de Timesguidha, de Tirrourda et de celle d'Icherridhen où il tomba au champ d'honneur. C'est lors d'une cérémonie au village Takana, organisée à l'occasion de la journée du 19 mars, date du cessez-le-feu, que les cendres de ce martyr ont été récupérées, en présence de moudjahidine, de responsables de wilaya et de citoyens venus nombreux pour accomplir ce devoir de mémoire.