Au village Icherridhen (commune d'Aït Aggouacha, daïra de Larbaâ Nath Irathen) est érigé un monument à la mémoire des résistants ayant participé à la bataille de 1857. Cette stèle rappelle les hauts faits d'armes de ces valeureux martyrs qui se sont sacrifiés par refus de l'asservissement et du colonialisme. Après 27 ans de lutte contre la conquête française et une résistance ayant mobilisé les confédérations de tribus kabyles, les Ath Irathen connurent le sort que le reste de la Kabylie a eu à subir. En mai 1857, le maréchal Randon réunit un corps expéditionnaire qui allait entreprendre la conquête de la Haute Kabylie. Le 24 mai, la place de Larbaâ Nath Irathen tomba entre les mains de l'ennemi. Le 24 juin, il y eut l'attaque d'Icherridhen qui entraîna la soumission de la confédération des Ath Irathen, le 30 juin, avec la chute de la dernière ligne défensive établie à Aguemoun Izem. A l'exception du mausolée de Sidi Hend Awannu, le village d'origine fut complètement rasé, massacré par l'armée française sous les ordres du maréchal Randon. Sa position stratégique, qualifiée par le maréchal d'épine dans l'œil des Kabyles, poussa à l'édification de “Fort Napoléon” qui a donné à la région des Ath Irathen le caractère militaire qu'elle gardera pendant plus d'un siècle. Le fort se déploie sur une surface de 18 hectares avec un périmètre de 2,2 km, entouré par une muraille épaisse. Cette enceinte fut percée par deux portes : la “Porte d'Alger” à l'ouest, la “porte du Djurdjura” à l'est. Une population civile occupera la partie basse de l'intra-muros, alors que la partie haute abrite la caserne. A. BELMILOUD