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18 films pour découvrir un cinéma d'une grande vitalité ENTAME DE LA SEMAINE DU FILM TURC À ALGER AVEC LA PROJECTION DE “MON PÈRE ET MON FILS”, DE CAGAN IRM
Le cinéma turc a connu une ascension fulgurante. Dynamisme et vitalité sont ce qui le caractérise. Il a réussi à prendre en charge toutes les contradictions sociales de la Turquie. Du 22 au 28 mars prochain, la Turquie fera son cinéma à Alger. Organisé par l'ambassade de Turquie en Algérie, avec le soutien du ministère de la Culture et en partenariat avec l'Office Riadh El Feth, c'est avant-hier soir qu'a démarré la semaine du film turc, à la salle Ibn Zeydoun (Riadh El Feth). Jusqu'au 28 mars prochain, le public appréciera 18 films de cinéastes et d'univers différents. Dans son allocution, l'ambassadeur de Turquie en Algérie, Ahmet Necati Bigali, a révélé que, “depuis un certain temps, nous avons enregistré une demande auprès du public algérien pour le film turc. La cause est peut-être les feuilletons !” Il a également souhaité que les relations entre les deux pays s'approfondissent davantage et que les échanges se multiplient. Le réalisateur Cagan Irmak, présent en Algérie pour cette semaine du film turc, et qui rencontrera durant son séjour des personnalités cinématographiques algériennes pour envisager des partenariats et des échanges bilatéraux, a dit son émotion et sa joie de se retrouver à Alger, d'autant qu'elle lui a rappelé la ville de sa naissance, Izmir. Il a ensuite présenté son film, Mon père et mon fils, qui allait être projeté lors de cette séance inaugurale : “Une fiction inspirée de mon histoire.” Sorti en 2005, ce mélodrame a fait quatre millions d'entrée en Turquie. Un blockbuster. Mon père et mon fils est une fable des temps modernes. Un scénario simple et sans trop de prétention, mais qui joue sur les détails. C'est l'histoire de Sadik, chassé par son père pour avoir choisi le journalisme et le militantisme à la carrière d'agronome que Hüseyin Efendi voulait pour lui. Sa femme meurt en mettant au monde leur fils Deniz, alors que le pays vit des moments troubles (coup d'Etat de septembre 1980). Sept ans plus tard, Deniz et son père Sadik partent pour Izmir, à la maison familiale. Mais pourquoi Sadik retourne-t-il chez son père ? Souhaite-t-il reprendre contact avec lui ? Dire ses regrets d'être parti ? En arrivant, le petit Deniz découvre un univers complètement extraordinaire et féérique pour un petit garçon de sept ans : une grand-mère extraordinaire qui communique avec un talkie-walkie, un oncle naïf et son épouse laquelle se promène avec tous ses bijoux sur elle, une domestique au grand cœur, une grande tante qui prend des allures de princesse et un grand-père distant et pas très content de voir son fils et son petit-fils débarquer. Ces personnages excentriques et bizarres ont pourtant un point commun qui fait toute la différence : le cœur. Et tous aimeront le petit Deniz à leur manière, même le papy réticent au départ. Le bonheur n'est pourtant qu'éphémère et le drame frappe cette famille, car Sadik n'est pas revenu pour se réconcilier avec les siens mais pour confier l'éducation de son petit chérubin à son père, parce qu'il est mourant. Mon père et mon fils est une histoire simple sur des gens simples que le destin frappe de plein fouet. L'amour sauvera-t-il cette famille ? Permettra-t-il à Sadik de faire la paix avec son père et de partir la conscience tranquille ? Lui qui n'est d'ailleurs jamais totalement parti, puisqu'il a laissé son cœur. Le petit Deniz, qui ne demandait qu'à aimer les siens, devra, quant à lui, apprendre à vivre sans son père. Y parviendra-t-il ? Aidé par ses lectures de bandes-dessinées, encouragé par une imagination débordante (la part de l'oralité dans la mise en scène) et soutenu par toute la famille, Deniz trouvera, à sept ans, sa vocation. Mais celle-ci se fait dans la douleur et la perte… du père. En outre, le public algérien découvrira deux autres films de Cagan Irmak durant cette semaine du film turc : le drame romantique l'Homme solitaire et le thriller Toutes les choses sur Mustafa. Au programme également le superbe film Kasaba (1997), de Nuri Bilge Ceylan, le réalisateur le plus en vue, le plus représentatif et le plus connu des cinéastes turcs dans le monde. Kasaba est d'ailleurs le premier de sa riche filmographie. Le public d'Ibn Zeydoun savourera également le drame romantique, Lettres non envoyées (2003) de Yusuf Jurçenli, et appréciera dans le rôle principal féminin la “sultane” du cinéma turc, Türkan Soray. La semaine du cinéma turc nous permettra de découvrir un cinéma d'un extraordinaire dynamisme, qui a une histoire exceptionnelle, un parcours semé d'embûches mais non méritoire, un cinéma engagé, et les dignes héritiers de Yilmaz Güney ou Ömer Kavur.