Pour la deuxième année consécutive, l'anniversaire du 1er Novembre 1954 a été célébré sans la présence des officiels à Ighil Imoula, village qui a abrité le tirage à la ronéo de la proclamation de la Guerre de libération. Une célébration marquée au sceau du mouvement citoyen qui a décidé de se réapproprier l'histoire du pays sur les lieux mêmes du déroulement de chaque événement. Après le recueillement observé au milieu de la matinée au monument des martyrs, les délégations du mouvement citoyen, venues de plusieurs régions du pays, ainsi que les nombreuses personnalités qui ont tenu à être présentes, parmi lesquelles on a pu reconnaître Ferhat M'henni, porte-parole du MAK, Belkacem Lounès, président du Congrès mondial amazigh, et Dorothée Bessaoud, la veuve de feu Bessaoud Mohand Arab, ce sont dirigées vers le village d'Ighil Imoula. Sur place, le président de l'Association de défense des droits des citoyens du village d'Ighil Imoula souhaitera la bienvenue à tous les invités et fera lecture d'une déclaration dans laquelle il dira : “Ces dictateurs d'un autre âge doivent savoir que l'histoire finira par les rattraper et que la volonté populaire finit toujours par triompher de l'aveuglement, de l'immobilisme et de la terreur.” Lui succédera au micro, M. Mohamedi Amar, ancien officier supérieur de l'ALN et premier préfet de la capitale, au lendemain de l'indépendance du pays. Il a tenu, dans sa brève allocution, à rendre un vibrant hommage “aux jeunes qui ont compris le sens du sacrifice de leurs aînés, les martyrs de la Guerre de libération”. Puis la parole fut donnée aux délégués de l'Interwilayas. S'exprimant au nom de la CADC de Tizi Ouzou, Rachid Allouache donnera la position du mouvement citoyen à propos de la dernière offre de dialogue du gouvernement : “Après vingt mois de répression, ils nous appellent maintenant au dialogue. Nous leur rappelons ce que nous avons toujours dit : la plate-forme d'El-Kseur est notre seule porte-parole.” Lyès Chibane dira, pour sa part, que la coordination d'Alger qu'il est venu représenter “est partie prenante du mouvement citoyen, car les revendications de la plate-forme d'El-Kseur sont de portée nationale”. Zahir Benkhellat de la CIC de Béjaïa affirmera, quant à lui, que “le mouvement citoyen est le seul héritier du mouvement national et qu'il libérera l'Algérie des clans qui ont pillé ses richesses avant de la mettre à genoux”. Makhlouf Demouche, de la Coordination de Bouira, répondra, lui, à ceux qui misent sur l'essoufflement du mouvement : “Ni les prisons ni la répression ne nous feront reculer”, dira-t-il. La wilaya de Batna était également représentée en la personne de Salim Izza qui a déclaré qu'“à Batna aussi, il y a des hommes et des femmes qui se battent pour la plate-forme d'El-Kseur”. F. A. Grève de la faim des détenus de Tizi Ouzou à partir d'aujourd'hui • Les détenus du mouvement citoyen, se trouvant dans la maison d'arrêt de Tizi Ouzou, ont décidé d'entamer une grève de la faim illimitée, et à compter d'aujourd'hui, avons-nous appris de sources sûres. Les prévenus, et à leur tête Belaïd Abrika, ont pris cette décision pour dénoncer leur arrestation arbitraire et exiger leur libération immédiate et inconditionnelle. Le sit-in hebdomadaire des délégués se tiendra, pour rappel, demain devant le tribunal correctionnel près la cour de Tizi Ouzou. K. S.