Ighil Imoula est un village historique. C'est dans ce hameau relevant de la commune de Tizi N'tleta qu'a été tirée, sur une modeste ronéo, la proclamation du 1er Novembre 1954. Chaque année, l'événement est célébré par toute la population. Le rendez-vous risque d'être manqué pour ce 51e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale. Les préparatifs usuels patinent. “Les responsables locaux ont réservé une fin de non-recevoir à toutes nos demandes de fournitures et d'embellissement du monument des martyrs, de la stèle du 1er Novembre, du centre historique et culturel et de la salle de soins ainsi que la prise en charge des frais de reproduction du document qui sera édité à l'occasion de cet événement”. Les membres de l'association des citoyens d'Ighil Imoula ne comprennent pas l'attitude des services de l'APC et de la daïra. “Ils nous ont laissés sans assistance logistique durant les dernières tempêtes de neige. On a été privé d'eau potable durant pratiquement tout l'été en mettant à l'arrêt, et d'une manière délibérée, la conduite de refoulement desservant le château d'eau de Tizi N'tleta, et maintenant c'est au tour des festivités commémoratives du 1er Novembre 54 de subir le même sort par leur refus catégorique, quant à la prise en charge légale de ces festivités.” Revalorisée, et en guise de réponse à ce refus que les villageois considèrent comme étant du mépris à l'égard d'Ighil Imoula, de son histoire et de ses martyrs, l'association a mis en chantier et à ses frais toutes les opérations à même de garantir une meilleure célébration de cette date si chère au peuple algérien. “Malgré ce mépris entretenu à l'égard des hauts lieux de l'histoire, notre village demeure serein, fidèle et inébranlable, grâce à la prise de conscience et à la maturité politique des citoyens(nes) qui œuvrent et d'une manière désintéressée dans le sens de la réhabilitation de l'histoire sur les lieux même de l'histoire et de l'affirmation de la citoyenneté dans toute sa dimension et pour lesquelles la Kabylie entière est en lutte”, notent les membres de cette association. Dans une lettre ouverte au président de la république, ils dénoncent les agissements des responsables locaux dont le comportement dénote, selon eux, “leurs incompétences à assumer la réconciliation nationale et la réconciliation avec l'histoire”. A. T.