La nouveauté dans le dispositif réside dans l'installation d'un barrage fixe combiné entre la gendarmerie de Rouiba et de Boumerdès pour garantir une meilleure coordination entre les différentes structures de gendarmerie mobilisées sur place. Après les agressions dont étaient victimes plusieurs automobilistes le week-end dernier sur l'axe de l'autoroute Réghaïa-Boudouaou, un dispositif impressionnant a été mis en place cette semaine par la gendarmerie de Boumerdès et de Rouiba. Ce dispositif va renforcer celui déjà existant sur ce tronçon routier et cela, après une nouvelle étude de la situation établie par la gendarmerie. Selon le commandant du groupement de la gendarmerie de Boumerdès, le colonel Yahiaoui Aïssa, deux dispositifs viennent d'être mis en place ces derniers jours ; il s'agit d'un barrage fixe et d'un autre mobile, tous deux chargés spécialement d'assurer en permanence la sécurité des citoyens, notamment des automobilistes qui empruntent cette route. Mais la nouveauté dans le dispositif réside dans l'installation d'un barrage fixe combiné entre la gendarmerie de Rouiba et de Boumerdès pour garantir une meilleure coordination entre les différentes structures de gendarmerie mobilisées sur place. Le chef du groupement a, par ailleurs, qualifié les agressions enregistrées ces derniers jours de “cas isolés”, précisant que ses services n'ont enregistré qu'une seule plainte cette semaine. “Les agressions ont diminué de 90% au niveau de cet axe routier par rapport aux mois précédents”, précisera le colonel qui se veut très rassurant pour l'avenir. “Nous allons mettre fin définitivement à cette situation”, a-t-il affirmé, mais il dit regretter la réaction de certains citoyens agressés qui refusent de déposer une plainte contre les auteurs : “Notre tâche est rendue difficile par le fait que la plupart des personnes agressées ne daignent pas se présenter à nos services pour nous aider à identifier les coupables.” C'est aussi le constat dressé par le chef de la compagnie de Rouiba, M. Boukhanfouf Redha, qui a indiqué que “certains automobilistes de passage sur l'autoroute victimes de ces agressions hésitent à déposer plainte”. Une attitude qui complique la tâche des enquêteurs, lesquels ont besoin du maximum d'informations pour arrêter les malfaiteurs, dira-t-il. Le même responsable se veut lui aussi confiant pour l'avenir “L'objectif, c'est la tolérance car nous allons mener une lutte sans merci contre le phénomène jusqu'à l'éradication de ces agresseurs”, ajoutera-t-il. Le commandant de compagnie précise que la plupart des agresseurs sont des mineurs résidant à El-Kerrouch et Ouled Heddadj. “Nous avons arrêté plus de 24 d'entre eux en 2009, et ils ont été sévèrement condamnés par la justice”, ajoutera-t-il. Mais cette affaire ne relève pas seulement de la gendarmerie, les autorités locales qui ont laissé des bidonvilles pousser comme des champignons sont aussi responsables. On se souvient que l'année dernière, les transporteurs privés pointent du doigt les autorités locales, notamment la wilaya d'Alger et la commune de Réghaïa qui, selon eux, ne se sont jamais souciées de cet endroit. Ils en veulent pour preuve l'état de la cité Dallas et le bidonville d'El-Kerrouch, abandonnés à leur triste sort comme en témoignent ces carcasses de bus qui jonchent les lieux et qui sont souvent utilisées comme cachettes par les agresseurs. De telles images de désolation favorisent l'insécurité et donnent de l'eau au moulin pour les désœuvrés de tous bords. “La sécurité des lieux n'est pas seulement une affaire de gendarmes, mais c'est aussi l'affaire des politiques et des administratifs”, a indiqué un membre de l'association des transporteurs.