Le président Kacem Elimam, ou celui qui lui succédera en fin de saison, aura bien du mal à rebâtir l'équipe première du Mouloudia d'Oran en perspective du prochain exercice footballistique. Un simple coup d'œil sur les engagements écrits des actuels sociétaires du club d'El-Hamri renseigne ainsi on ne peut mieux sur la délicatesse d'une telle mission. Et pour cause ! Sur les vingt-cinq joueurs que compte l'effectif du MCO cette saison, vingt-trois seront en fin de contrat en juin prochain et, donc, libres de partir et de s'engager avec n'importe quel autre club. De tous les joueurs qui forment actuellement les rangs mouloudéens, seulement deux, à savoir le jeune milieu de terrain Yahiaoui Mohamed El-Amine (22 ans) et le polyvalent Kaïd Saïd (27 ans) seront encore liés pour une saison supplémentaire au club oranais. C'est dire la complexité de la tâche du président mouloudéen qui aura visiblement bien du mal à garder ses cadres. Déjà que trois d'entre-eux, en l'occurrence Daoud Bouabdallah, Arafat Mezouar et Hichem Mezaïr n'ont pas attendu l'expiration de leurs contrats respectifs pour quitter le navire. Las d'attendre vainement leur argent, ces trois ex-internationaux bien connus du circuit footballistique national ont ainsi décidé de prendre les devants et de mettre fin à leur aventure risquée sous le maillot rouge et blanc. Et au train où vont les choses, ils seront bien nombreux à les suivre. À commencer, très certainement, par les milieux de terrain Tayeb Berramla et Sebbah Zine El-Abidine auxquels l'Entente de Sétif du président Abdelhakim Serrar fait les yeux doux depuis déjà un bon moment. Pour avoir perdu son football qui a fait de lui un sublime champion d'Algérie avec la JSK de Moussa Saïb, le meneur de jeu Tayeb Berramla est d'ailleurs fortement décidé à ne pas donner suite à son expérience au MCO, lui qui balbutie son jeu et semble en train d'égarer toute sa technique entre les multiples problèmes si propres au vestiaire oranais. Même les “enfants du club” que sont les Kada Kechamli, Zoubir Ouasti et Chaïb Toufik ne sont pas très chauds à l'idée de revivre une autre saison difficile et font fréquemment entendre leur “souhait commun” de négocier, ailleurs, un bon dernier contrat tant qu'ils en ont encore les moyens. Une manière comme une autre de pointer un doigt accusateur en direction de leur président qui risque bien de passer un (autre) été très chaud. Le MCO n'ayant plus les moyens humains et financiers pour tenir tête et concurrencer les grosses écuries nationales, en particulier sur le marché des transferts, la mission du président oranais risque, ainsi, d'être doublement ardue, l'actuel fonds monétaire du club ne permettant ni de convaincre les partants de rester ni de persuader les autres de venir.