La presse française, tous médias confondus, fait présentement la une de ses titres autour de l'exposition de la supposée dernière guillotine au musée d'Orsay à Paris. Elle avait été utilisée à la prison de Fresnes. L'exposition durera jusqu'au 27 juin 2010. Elle est annoncée sous le titre corollaire de “Crime et châtiment”. L'initiative revient à Robert Badinter, ancien ministre socialiste et fervent défenseur de l'abolition de la peine de mort. La visite à caractère spécifique est même un privilège car l'entrée n'est pas gratuite. Elle coûte 9,50 euros. Il faut bien lui payer les services rendus, sommes-nous tentés de dire. Au cours de son utilisation à travers le temps, elle recevra plusieurs noms : “la veuve”, “le rasoir national”, “le massicot” ou encore “la cravate à capet”. Mais le plus abominable nom qui lui fut donné est : “la racourcisseuse patriotique”. Il est probable que ce nom se rapporte à la période de la guerre d'Algérie. Cela étant, et bien que l'opinion générale de la profession journalistique française ait regretté les “prouesses” de l'horrible machine ténébreuse, il est tout de même hasardeux et injuste qu'elle soit présentée comme étant le seul et dernier spécimen. Car, pour information, “la racourcisseuse patriotique” possède une sœur jumelle qui avait été utilisée à la prison de Serkadji (anciennement appelée prison de Barberousse) et où ont été guillotinés Ahmed Zabana, Ferredj et bien d'autres combattants de la liberté sous le gouvernement socialiste de Guy Mollet de la France coloniale. Cette sœur jumelle est exposée depuis plus de trente années au Musée du moudjahid d'Alger sur les hauteurs de Diar Saâda à Riadh El Feth. Contrairement, nous l'annonçons en Algérie sous le titre corollaire antinomique de “crime de guerre”. Le but de la présente chronique est seulement destiné à combler le “manque d'information” observé chez nos confrères français et ainsi rétablir une utile vérité historique. Pour rappel, la machine de la mort a été inventée par le sinistre docteur Joseph Ignace Guillotin, d'où son nom. Il présentera son utilisation efficace à l'Assemblée constituante en 1789. Le docteur Guillotin n'assistera cependant à aucune exécution, croit-on savoir. A. A. ([email protected])