“Je troque mes organes contre une prise en charge à l'étranger.” Il ne s'agit pas d'une réplique dans un film dramatique, mais c'est la seule issue qui semble s'offrir à Ahmed Méziani pour sauver son petit fils Younès. Et pour cause, l'état de santé de Younès, deux ans, nécessite d'urgence une prise en charge à l'étranger. Sa vie ne tient qu'à un fil ou à “un bout de papier”, c'est-à-dire un accord de prise en charge pour soins dans un hôpital spécialisé en France. Younès présente une “malabsorption majeure, avec un risque de dénutrition et des troubles de la croissance”, qui le condamne à une mort certaine. Son état nécessite, dit-on, “une alimentation parentérale de longue durée, qui ne peut être réalisée dans les services hospitaliers algériens, faute de nutriments et de moyens adaptés à son âge et à son état”. Devant le coût élevé d'une telle prise en charge (un mois à l'hôpital Necker est de 75 000 euros, plus 23 mois dans un centre spécialisé à raison de quelque 500 euros par jour), Ahmed Méziani, qui ne supporte plus de voir l'état de santé de Younès se détériorer, a décidé de mettre en vente ses organes. La vie de son petit fils n'a pas de prix.