Kouba, stade Belhaddad, temps caniculaire, tartan en piteux état, affluence nombreuse, arbitrage de M. Mehidi assisté de MM. Nasri et Bechirène Avertissements : Bassaïd, Boukedjane, Zarabi (RCK), Saâdi (CABBA). Expulsion : Yountcha, CABBA. But : Maïdi (11') pour le CABBA Composition des équipes : RCK : Ousserir, Belemellat (Bassaïd 46'), Boukedjane, Zarabi, Kerboua, Hamouda N., Torchi, Illoul, (Boussoufiance 46'), Adjali (Habib 72'), Hamouda S., Boughache. Entraîneur : Kaci-Saïd, Teldja. CABBA : Kial, Kesrani, Benchadi, Houari, Saadi, Aidel, Khelaf (Deffaf 90'), Boudahouche, Yountcha Jean-Paul, Debar, (Boutine 52'), Maïdi (Lounici 79'). Entraîneur : A. Latrèche Si Latrèche, le coach des Criquets était aux anges et avait peine à cacher son émotion, tellement heureux des succès de ses poulains réalisés hors de leurs bases, en lançant dans la foulée : “Nous étions en mesure de faire beaucoup mieux.” Bouarrata, l'entraîneur du RCK, par contre, était dans un état second, lui qui aurait suivi, la “piètre prestation” de ses protégés à partir d'un fauteuil spécialement aménagé lors de la main courante, et ne put s'empêcher de déclarer avec amertume : “Je n'ai pas reconnu l'équipe que j'ai entraînée.” En effet, les camarades de Ousserir, en pleine mutation, manquent terriblement de cohésion, de fraîcheur physique et même de “gabarit” passèrent complètement à côté de la plaque. Alors que ceux de Bouhadouche, le transfuge bougiote, bien en jambes, bien organisés et très disciplinés maîtrisèrent comme il se doit leur “sujet” et leurs adversaires du jour. D'emblée, ils prirent la direction des opérations et exercèrent une pression infernale sur la défense koubéenne, fébrile, déconcentrée et, par moments, submergée. Dès la 11e minute de jeu, ils obtinrent gain de cause, grâce au virevoltant Maïdi, véritable poison pour la ligne défensive et la complicité du Camerounais Jean-Paul Yountcha imprévisible, mobile et “déstabilisateur”. Le libéro maestro, Saâdi, exécuta un coup franc à une trentaine de mètres de la ligne de but. La balle, bien travaillée et précise, atterrit sur la tête de Yountcha qui, à son tour, la transmit illico presto sur celle de son coéquipier Maïdi, étrangement seul, et ce dernier d'un superbe heading, au milieu d'une défense médusée, ne laissa aucune chance au portier koubéen. Les Bordjiens persistèrent sur leur lancée et les pressings pour étouffer toutes velléités adversaires et furent à deux doigts de corser la note, n'était la “baraka” pour la défense koubéenne, où le manque de précision de balles travaillées. D'abord, par Benchadi (28') suite à une énorme bévue de Belmellat puis Maïdi (35'), seul face à Ousserir qui vit son lob passé au-dessus de la transversale et enfin Boudechouche qui voit son tir sauvé in extremis par un défenseur koubéen (45'). Entre-temps, les camarades de Adjali, qui apparemment ne s'est pas encore adapté, faillirent égaliser si Boughache, idéalement placé par le capitaine koubéen, n'avait pas vu ses deux tirs successifs repoussés par une défense vigilante et sûre d'elle. En seconde mi-temps, les Koubéens tentèrent de rattraper le retard dans le premier quart d'heure en concoctant des actions offensives. Leur nouvelle approche (3-5-2) avec l'incorporation d'une attaquant et d'un milieu offensif au détriment d'un défenseur et d'un milieu défensif faillit porter ses fruits mais ne fut en fin de compte qu'un “feu de paille”, la troupe koubéenne donnait des signes de stress et de fatigue physique. Cela, bien entendu, n'ébranla en rien la volonté des Criquets à gérer judicieusement et à leur avantage un succès amplement mérité et qui donne un aperçu favorablement sur leurs capacités pour la saison 2003-2004. Signalons, enfin, que les supporters koubéens, très mécontents, prirent à partie les joueurs et les dirigeants, mais l'ordre fut vite rétabli grâce à la vigilance des services de sécurité. A. H. CABBA : “Chose promise, chose due” La performance des Criquets du CABBA face au RC Kouba, au stade Belhaddad, n‘est pas, a priori, le fruit d'un hasard. D'ailleurs, le vieux briscard Latrèche, le coach bordjien a déclaré à juste tire que son “équipe pouvait faire mieux”, signifiant par là que le score aurait pu être plus lourd. Il n'a pas tout à fait tort, eu égard aux potentialités techniques avérées de ses poulains constatées lors de leur production face aux Koubéens. D'ailleurs, il avait déjà annoncé la couleur en prévenant à la fin de la saison écoulée, où Latrèche joue un rôle prépondérant dans le maintien du Ahly parmi l'élite, “que son équipe allait faire mal”. Effectivement, les Bordjiens ont fait montre d'une cohésion presque parfaite, d'une organisation sur le terrain optimale et d'une discipline digne de vrais joueurs professionnels. À cela, il y a lieu d'ajouter le recrutement judicieux d'éléments de valeur qui n'ont plus rien à prouver et mèneront à coup sûr les Criquets à bon port. À commencer par Boudehouche, l'ex-bougiote qui a dirigé l'attaque d'une main de maître et l'ex-transfuge de Khemis el-Kechna, longtemps mis sous l'éteignoir par des techniciens, qui a mis le feu à la citadelle koubéenne par sa mobilité, sa rapidité d'exécution et son intelligence dans le jeu. Et cela, sans compter sur les capés naturels du CABBA, tels le maestro-libero Saâdi, qui dressa un rempart infranchissable aux attaquants algérois et l'imprévisible camerounais Jean-Paul Yountcha qui fut un véritable poison. En somme, Les Criquets ont de beaux jours devant eux. A. H.