Le syndicat compte ester en justice le ministère de l'Education nationale pour atteinte à l'exercice syndical et non-concrétisation de ses engagements, lancer une pétition et interpeller le président de la République. La crise de confiance qui a secoué ces derniers jours le syndicat autonome des enseignants n'était, semble-t-il, qu'un nuage d'été. Les esprits se sont apaisés et les différends qui ont provoqué des remous au sein du Cnapest ont été réglés. En effet, il ne lui aura fallu qu'une seule journée au lieu de deux prévues initialement pour régler les problèmes organiques et mettre fin aux divergences. Et c'est ainsi qu'à l'issue de l'élection pour le renouvellement du bureau national du syndicat, qui avait déposé sa démission, 11 sur les 13 membres sortants ont été reconduits. “Les deux membres remplacés ont demandé leur départ en raison de petits problèmes de santé.” Le coordinateur national a, lui aussi, “formulé le vœu d'en finir avec la bataille syndicale mais le conseil national a refusé ma demande”, nous dit M. Nouar qui a été également reconduit au poste de coordinateur national. Une fois le bureau national “réélu”, le conseil national du Cnapest a poursuivi ses travaux pour faire le bilan de la dernière contestation et de la suite de la bataille syndicale avortée par la tutelle. Les enseignants ne sont pas près de pardonner à leur tutelle le forcing qui a contraint le syndicat à arrêter la grève et a provoqué de sérieux remous au sein de leur formation syndicale. Car, la plupart des enseignants étaient pour le maintien de la grève en dépit des menaces de révocation de la tutelle. Et en guise de riposte, le Cnapest, qui a, selon toute vraisemblance, reculé pour mieux rebondir, a décidé d'une série de mesures en réponse “au mépris et autres dépassements de la tutelle”. Ester en justice le ministère de l'Education nationale est la première décision prise par le Cnapest qui reproche à M. Benbouzid, outre la violation du droit à l'exercice syndical, “d'avoir signé le P-V portant abrogation de l'arrêté ministériel 94 158 relatif à la gestion des œuvres sociales qu'il n'a jamais honoré. Pis encore, il renvoie la balle à l'UGTA qui n'est pas représentative au sein de notre corporation”, note M. Nouar. Interpeller le premier magistrat du pays est la deuxième mesure décidée par le conseil national. Une lettre ouverte, “voire un recours dénonçant le mépris affiché par la tutelle à l'encontre du Cnapest et ses menaces sera envoyée à M. Bouteflika. Car les exactions du ministère de l'Education ne doivent pas rester sans suite”, estime le coordinateur national. D'autant que la bataille engagée par le syndicat a enregistré une forte adhésion des enseignants. Et pour confirmer cette adhésion et l'attachement indéfectible des enseignants à la plate-forme de revendications déposée par le Cnes, une pétition sera lancée dès la reprise des cours après les vacances scolaires du printemps. Question : qu'en est-il de la protestation et du débrayage tant redoutés par les candidats au bac ? Le SG du Cnapest dira que “le retour à grève est une éventualité à ne pas écarter”. Cependant, la décision finale sera prise en concertation avec les autres syndicats du secteur, à leur tête l'Unpef. L'Union nationale des personnels de l'éducation tient, depuis hier, son conseil national en vue de faire le point et d'évaluer la situation. À en croire les déclarations des différentes organisations syndicales du secteur, le spectre de la grève plane toujours sur le secteur de l'éducation nationale. Un arrêt à deux mois des examens scolaires serait fatal pour l'avenir de milliers de candidats.