Il est convenu d'organiser un sit-in devant le ministère du Travail qui réunira les représentants des syndicats autonomes. Le Comité national des liberté syndicales (Cnls), s'apprête à élaborer une plate-forme de revendications qui sera transmise au président de la République. C'est ce qui a été décidé hier, à l'issue de la rencontre organisée par les syndicats autonomes au siège de la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (Fnte). En effet, à l'issue de cette réunion, les différents syndicats autonomes affiliés au Cnls ont mis sur pied trois commissions organiques contenant une batterie de recommandations à terme d'améliorer l'exercice des libertés syndicales en Algérie. Ainsi, dans la commission de solidarité syndicale, les participants ont convenu de lancer une pétition nationale où les travailleurs affiliés à ces syndicats exigeron, entre autres, le respect des droits syndicaux, l'augmentation des salaires. Aussi, il est convenu d'organiser un sit-in devant le ministère du Travail qui réunira les représentants des syndicats autonomes venus des quatre coins du pays. La date de la tenue de cette action sera fixée à l'issue de la réunion des membres du Cnls, qui aura lieu aujourd'hui ou demain à Alger. Les syndicats autonomes n'omettent pas, en outre, l'éventualité d'aller vers une grève nationale et générale. Ce mouvement de protestation peut avoir lieu après la prochaine rentrée sociale. «Cette option sera adoptée après que les représentants des syndicats autonome auront consulté leur bases syndicales. C'est à ce moment là qu'on ira vers un mouvement de débrayage général et national», a indiqué le coordinateur du Comité national des libertés syndicales (Cnls) M.Besbes lors d'un point de presse animé hier en marge de la rencontre des syndicats autonomes. Le conférencier a, à cette occasion, dressé un tableau noir sur la situation du syndicalisme en Algérie. «La fête de la journée internationale des travailleurs revêt, cette année, un cachet particulier. Les travailleurs sont réprimés, mis sous mandat de dépôt, traînés devant les instances judiciaires» a constaté M.Besbes. Pis encore, a-t-il ajouté, «les libertés syndicales dans notre pays sont au plus bas de l'échelle. Elle n'ont jamais été aussi réprimées.» Le constat dressé par le coordinateur du Cnls et non moins secrétaire général du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), n'est pas du tout reluisant. Pas moins de dix commandants de la marine marchande sont placés sous mandat de dépôt, d'autres syndicalistes du secteur de l'éducation sont toujours sous contrôle judiciaire. A cela s'ajoute l'interdiction de l'exercice des droits syndicaux tels qu'ils sont stipulés par le règlement régissant le monde du travail. Pourtant les syndicats autonomes comptent un nombre important d'adhérents. En ce sens, à se fier aux déclarations de M.Besbes, le Conseil des lycées d'Alger (Cla) et le Conseil national autonomes des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) représentent, à eux seuls, plus de 23% des travailleurs de la Fonction publique. «Pourquoi on ne nous associe pas donc au dialogue sur le Pacte social?», s'est-il demandé. L'orateur a, par là même, cité la dernière rencontre de la tripartite (gouvernement-Ugta- patronat). «Il y a une double contradiction dans cette rencontre», a insisté M.Besbes. «Primo, tous les représentants des travailleurs doivent être présents. Secundo, au gouvernement, on admet la pluralité patronale mais on refuse d'admettre la pluralité syndicale. C'est une aberration» a-t-il martelé. Par ailleurs, le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) s'apprête à adresser une demande à l'APN pour lui demander la levée de l'impunité parlementaire sur le député indépendant, M.Felfoul. Le Snapap déposera plainte contre ce dernier pour avoir tenu des propos diffamatoires à l'encontre des membres du bureau national dudit syndicat.