une pétition nationale et internationale circulera à partir de lundi prochain. Le Comité national des libertés syndicales a rendu public, hier, son premier rapport ayant pour thème «Algérie: libertés syndicales confisquées». Ce rapport, qui est considéré par ses confectionneurs comme étant l'unique contribution jamais élaborée depuis l'existence du mouvement syndical en Algérie, contient plusieurs chapitres, notamment l'historique du syndicalisme en Algérie, textes réglementaires protégeant les libertés syndicales, les libertés syndicales en Algérie et enfin les conclusions et les recommandations. Le document a été remis tel quel lors de la réunion du comité, le 11 janvier dernier, au président de la République. Il a été également envoyé au Chef du gouvernement et au ministère du Travail. «Nous avons remis des copies aux services de la République car ce sont les garants des lois sociales en Algérie», lance en substance le Dr Besbes, SG du Cnls. Pour le conférencier, le recours à ce genre de contribution s'impose à défaut d'existence d'un observatoire des libertés syndicales en Algérie. «Le Cnls se propose d'être cet observatoire» déclare le Dr Besbes. Et d'ajouter: «Il est important que des organismes algériens fassent le constat de leur situation sociale et contribuent ainsi à l'élaboration des lois sociales qui sont assez progressistes». Justement et dans l'espoir de participer à l'enrichissement des lois sociales de notre pays, le Cnls inflige une batterie de recommandations aux autorités publiques leur enjoignant de les prendre en considération pour réussir, dit-on, à établir une paix sociale. Ces recommandations consistent entre autres en le respect du droit des travailleurs à travers la constitution d'organismes syndicaux de leur choix sans autorisation préalable; le respect du droit des organisations de travailleurs en fédérations et confédérations; le respect du droit des travailleurs à élaborer leurs statuts et règlements administratifs, à élire librement leurs représentants ainsi qu'à organiser leur gestion et choisir également leur politique syndicale. Outre ces recommandations, le Cnls exhorte les autorités du pays à respecter le droit des travailleurs à participer aux négociations collectives et ce à travers la reconnaissance des syndicats autonomes comme étant de véritables partenaires sociaux devant être associés à toutes les actions qui engagent l'avenir des travailleurs. La promotion de l'exercice du droit syndical ne peut se réaliser, selon ce rapport, sans le respect des dispositions réglementaires régissant les activités syndicales et les adaptant aux conventions internationales ratifiées par l'Algérie. Ce n'est pas tout, cesser toutes les actions qui tendent à restreindre l'exercice du droit syndical est une des recommandations du Cnls laquelle a suscité l'ire du SG du CLA. Ce dernier a déploré toutes les actions de répression et d'intimidation exercées par les autorités à l'encontre des différents syndicats autonomes, notamment à travers le recours systématique à la justice en guise de solution pour faire taire «les véritables représentants des travailleurs», estime M.Osmane. Une autre recommandation qui s'inscrit dans ce même ordre d'idées, est le respect du droit de grève qui selon les syndicats membres de ce comité, a été bafoué durant ces dernières années. Le Cnls plaide par ailleurs pour la neutralité de l'administration. «l'administration doit cesser de s'ingérer dans les affaires internes des organisations syndicales», s'insurge M.Osmane. La dernière recommandation du Cnls, infligée aux pouvoirs publics, consiste en la ratification de la convention internationale du travail. Il faut noter enfin qu'un rassemblement des «états-majors» des syndicats autonomes aura lieu au plus tard, le premier mai prochain et aura pour objectif d'élaborer un plan d'action commun pour faire valoir les droits syndicaux. Par ailleurs, une pétition nationale et internationale circulera à partir de lundi prochain afin «de faire pression sur les autorités publiques pour qu'elles cessent leur répression sur les syndicats autonomes», conclut M.Osmane.