Avec un chiffre d'affaires de 11,13 milliards de dinars et une présence effective sur le marché mondial, Asmidal, par la taille critique qu'elle a atteinte, ambitionne d'être un groupe industriel d'envergure internationale. Asmidal peine à trouver des partenaires, dans le cadre de l'ouverture de son capital. Le prix du gaz en est, semble-t-il, la principale raison. “Les repreneurs potentiels demandent tous des garanties à long terme sur les coûts d'approvisionnement en gaz naturel”, affirment les spécialistes. Les experts de la banque d'affaires, qui pilotent actuellement le processus d'ouverture du capital d'Asmidal, confirment les propos de ces spécialistes. Or, Asmidal, depuis 1996, a vu le prix du gaz augmenté de 265%. Cette augmentation pénalise l'entreprise en affectant directement ses revenus. En 2002, Asmidal a exporté pour plus de 63 millions de dollars. Ce chiffre sera vraisemblablement dépassé de loin en 2003, puisque, à fin juillet de cette année, plus de 60 millions de dollars ont été déjà exportés. Mais l'augmentation du gaz risque, à moyen terme, de compromettre la compétitivité de ces produits à l'export et de remettre en cause la privatisation d'Asmidal. Pour rappel, le processus d'ouverture du capital d'Asmidal a fait couler beaucoup d'encre. En avril 2002, une réunion s'est tenue au siège de l'entreprise Asmidal, entre l'ex-ministre de la Participation et de la Coordination des réformes, les cadres et les responsables syndicaux des différentes unités d'Asmidal. Un communiqué de presse a été rendu public. Celui-ci apporte un certain nombre de clarifications concernant le processus d'ouverture du capital d'Asmidal. Selon ce document, le 31 janvier 2001, l'assemblée générale extraordinaire mande les organes dirigeants (conseil d'administration et PDG) de s'insérer dans le programme de privatisation par la recherche de partenariat. Asmidal engage alors, sur la base d'un cahier des charges préparé par le CNAT, une consultation nationale et internationale restreinte auprès de 13 sociétés étrangères et d'une entreprise privée nationale, en l'occurrence Fertelage. Cette dernière, précise-t-on, possède une usine d'engrais à Arzew mitoyenne de celle d'Asmidal. Le 31 mai, Asmidal signe avec Fertelage et une société étrangère (Norsk Hydro) un accord de confidentialité d'une durée de 36 mois. Parallèlement, elle recrute le cabinet-conseil Booz-Allem et Hamilton pour procéder à l'évaluation des actifs. “Le 10 juillet, en présence des responsables de l'ex-holding Sidmines, des cadres d'Asmidal et des représentants de deux commissionnaires (Fertelage et Norsk-Hydro), la commission d'ouverture des plis se réunit au siège de l'entreprise Asmidal à Annaba. Elle constate que trois plis seulement ont été reçus sur les cinq cahiers des charges retirés et que les trois offres reçues remplissent les conditions de recevabilité du point de vue des délais et de la forme”, lit-on dans le communiqué du ministère de la Participation. La commission d'évaluation des offres techniques et financières conclut à l'inéligibilité des trois candidats à l'ouverture du capital d'Asmidal. Les trois offres, en fait, proviennent de Norsk-Hydro de Norvège, Fertelage d'Algérie et Transamonia des Etats-Unis d'Amérique. Asmidal notifie alors aux trois soumissionnaires leur disqualification. M. Boukrouh affirme avoir pris connaissance du dossier après la publication dans les colonnes de Liberté d'une information selon laquelle Fertelage a été retenue pour la privatisation d'Asmidal. En novembre 2001 et mars 2002, plusieurs réunions ont été organisées au MPCR entre le directeur général d'Asmidal et les responsables de Fertelage, affirme le communiqué du ministère. Le 27 mars dernier, le MPCR présente le dossier devant le Conseil des participations de l'Etat. Le ministre demande au CPE “l'accord pour la finalisation du dossier d'ouverture du capital d'Asmidal, par une banque d'affaires qui sera recrutée dans le cadre du projet d'appui à la privatisation piloté par la Banque mondiale”. Boukrouh devait adresser un rapport au CPE au terme de la mission de la Banque d'affaires. Mais, en même temps, le ministre a été surpris par “des placards publicitaires publiés dans la presse dans lesquels le MPCR est accusé de préparer le bradage d'Asmidal au profit de Fertelage”. Le ministre, en présence du syndicat de l'entreprise, dément l'existence de négociations de gré à gré avec Fertelage et rappelle que, dans la nouvelle loi relative à la privatisation, seul le CPE est habilité à conduire, à travers le MPCR, les opérations de privatisation. Aujourd'hui, les responsables d'Asmidal affirment que le travail d'évaluation n'est pas encore achevé et les termes du cahier des charges ne sont pas encore arrêtés. Mais, ils précisent que les investisseurs cherchent des prix attractifs et des garanties à long terme sur les coûts d'approvisionnement. Asmidal, aujourd'hui, n'a pas de problème de marché pour ses produits. Avec un chiffre d'affaires de 11,13 milliards de dinars et une présence effective sur le marché mondial, Asmidal, par la taille critique qu'elle a atteinte, ambitionne d'être un groupe industriel d'envergure internationale, dans le cercle restreint des producteurs d'ammoniac et d'engrais. “Plusieurs producteurs d'ammoniac ont fermé aux Etats-Unis et en Europe en raison du prix élevé du gaz”, nous dit-on. La proximité avec l'Europe, grand consommateur, constitue un atout. Asmidal, nous dit-on, est le premier exportateur d'ammoniac dans le monde arabe et en Afrique. Elle est septième dans le monde. Sa part du marché, dans le monde actuellement, avoisine les 3,2%. En 2005, elle vise les 7%. Elle a les atouts nécessaires pour atteindre ces objectifs : proximité et disponibilité des intrants (gaz naturel et phosphate) et proximité des zones de consommation (ensemble européen, bassin méditerranéen et pays arabes). Mais, Asmidal risque d'être sérieusement concurrencée par les pays du Golfe. M. R. Recettes fiscale au 1er trimestre 2003 450,6 milliards de DA Les recettes fiscales ordinaires et pétrolières enregistrées durant le 1er trimestre 2003 se sont établies à 450,6 milliards de dinars, soit un taux d'évolution de 44% par rapport à la même période de l'année 2002. Les recettes pétrolières représentent 72% du montant global, soit 324 milliards de dinars. Grâce au redressement des cours du pétrole, les recouvrements de la fiscalité pétrolière ont enregistré une augmentation de 24% entre février et mars 2003. La fiscalité ordinaire a réalisé une plus-value fiscale de 14,1 milliards de dinars comparativement au 1er trimestre 2002. Cette plus-value s'explique par une hausse respectivement de +4,5 milliards de dinars pour les recouvrements des produits de l'IRG, de +4,4 milliards de DA pour les droits de douane, de +3,5 milliards de DA pour la TVA à l'importation, de +1,3 milliard de DA pour la TVA intérieure et de +0,9 milliard de da pour l'IBS.