La justice mauritanienne a inculpé et écroué lundi 20 personnes soupçonnées de faire partie d'un groupe de trafiquants de drogue liés à Al- Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et arrêtés fin février près de la frontière malienne, a indiqué le parquet de Nouakchott. Ils sont inculpés pour “trafic de drogue au danger extrême”, terminologie généralement utilisée par la justice mauritanienne pour désigner la cocaïne, selon un communiqué du parquet. Les 20 trafiquants sont également poursuivis pour avoir “apporté aides et d'autres formes de soutiens à un auteur d'actes terroristes”, selon le parquet. Une partie de la drogue saisie dans cette opération “doit être conservée pour servir de pièces à conviction et le reste incinéré”, affirme le communiqué, qui ne précise pourtant pas la nature de la drogue. Selon une source proche du dossier, il s'agit de cocaïne et de cannabis. Le 28 février, la télévision publique mauritanienne avait assuré que des islamistes armés assuraient la sécurité de ces trafiquants de drogue, dont un convoi avait été accroché par l'armée mauritanienne près de la frontière avec le Mali, faisant trois morts dans le rang des islamistes. “Le groupe de trafiquants de drogue se déplaçait sous la protection et la sécurisation de groupes terroristes se trouvant dans la région”, avait précisé le reporter de la télévision. Le terme “groupes terroristes” désigne des membres d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans le lexique officiel mauritanien. Selon la TV officielle, l'attaque s'était soldée par trois morts et vingt prisonniers, et la saisie d'un important arsenal de guerre, des armes individuelles et des munitions. L'armée avait réussi à mettre la main sur six véhicules tout-terrains (Land Cruiser) dont trois remplis de drogue et un camion chargé de 5 tonnes de drogue et de provisions en carburants, eau et nourriture, selon la TV. Selon le reporter de la télévision, un véhicule a réussi à prendre la fuite avec deux personnes à bord. “Cette opération montre le degrés de coordination et de collaboration existant entre les deux groupes”, islamistes et trafiquants, avait conclu la télévision.