Trois équipes viennent de se qualifier pour les huitièmes de finale de coupes d'Afrique. Leur succès fait plaisir car acquis face à des adversaires de niveau. Simple feu de paille ? Ou alors progression ? Certains de nos clubs disposent d'une ossature à même de leur permettre de réaliser de tels résultats internationaux. Apparemment donc, tout n'est pas perdu, ou sans niveau, dans notre football local. Il est seulement, à chaque palier de la hiérarchie, en mal de gestionnaires, aptes à le prendre avec plus de sérieux, de rigueur et de compétence. Le succès des trois clubs, avec notamment des résultats probants à l'extérieur, est en continuité avec celui que réalise régulièrement l'ES Sétif ou la JS Kabylie au palmarès continental bien étoffé déjà. C'est un constat en direction des instances dirigeantes du football. Des instances un tantinet dédaigneuses des valeurs locales au point que les portes de la sélection nationale des “A” leur sont à peine entrebâillées. Au moment où d'autres joueurs bénéficient de plus d'égards et d'indulgence seulement parce qu'ils opèrent à l'étranger, même si c'est en divisions inférieures. Sont-ils mieux préparés ? Mieux outillés ? Plus disponibles ? Ont-ils l'expérience africaine ? À voir. D'autant que les responsables évoquent d'ores et déjà l'après-Mondial et les compétitions officielles qui le suivront immédiatement. Il est plus que normal et nécessaire de penser à l'après rendez-vous sud-africain. Avec des compétitions programmées face à des adversaires du continent. Elles auront besoin de joueurs aguerris à des déplacements particuliers, des climats et des environnements différents, un jeu autre que celui pratiqué ailleurs, un arbitrage pas toujours évident. Pour évoluer, nos sélections ont besoin de se retrouver plus régulièrement afin de se façonner, se former, prendre de l'expérience et du temps de jeu en groupe et pas seulement individuellement. Elles seront ouvertes dans chaque catégorie d'âge, bien évidemment, à tous ceux, au pays ou ailleurs aptes à être sélectionnés. Cela aurait l'avantage de dresser des ponts entre les différentes formations et leurs composantes. C'est en principe le travail et les prérogatives d'une véritable et efficace DTN. Car c'est elle qui doit activer dans le cadre d'un plan technique national dûment élaboré. C'est la seule façon de mettre un terme à la navigation à vue, encore d'actualité, malgré les promesses exprimées saison après saison et les programmes annoncés et adoptés, mais jusque-là sans effets sur le terrain. B. O.