A la veille du fameux match face à la Côte d'Ivoire, les présidents de clubs du Championnat national ainsi que les techniciens algériens analysent aux lecteurs de L'Expression, les points forts et les points faibles des Verts. Ils se prononcent, par la même occasion, sur les chances des Fennecs de passer au deuxième tour au dernier carré. Kacem Elimam, président du Mc Oran «La Côte d'Ivoire ne fait pas peur» «Si nous arrivons à franchir le rempart ivoirien, nous serons les finalistes de cette édition. Nos joueurs possèdent toutes les clés et toutes les aptitudes qui vont leur permettre de franchir la deuxième phase de la Coupe d'Afrique et aller très loin vu qu'ils sont très combatifs.» En homme sûr de lui et de ses analyses, le sauveteur des Hamraoua ne fait jamais dans le détail en se maintenant dans ses positions tranchées. Selon Kacem Elimam, l'équipe ivoirienne comprenant quelques individualités ne peut pas constituer une quelconque force de frappe vis-à-vis du bloc soudé algérien. «Il faut savoir neutraliser ces trois ou quatre individualités tel qu'il a été fait lors du match disputé contre le Mali», a-t-il préconisé. «Notre sélection nationale, qui a réalisé un bilan positif, a entamé doucement la compétition africaine en réagissant en fonction des cours de l'épreuve tout en revenant graduellement dans une forme extraordinaire après le match face au Malawi.» Djamel Menad «Il faut être vigilant» «La ligne d'attaque doit se réveiller», a préconisé Djamel Menad qui a déploré la faiblesse constatée du compartiment offensif des Verts. «La persistance de la stérilité de la ligne d'attaque est préoccupante», a-t-il affirmé avant de recommander à celle-ci de réagir. L'ex-sociétaire de la JSK a souligné que la ligne défensive, qui a joué un double rôle, a jusque-là accompli pleinement sa mission. «L'Equipe nationale a gagné tous ses matchs grâce à sa défense qui stoppait les assauts de ses adversaires et marquait en même temps des buts», a-t-il ajouté. «Au vu de la qualification des Verts au deuxième tour, le bilan réalisé est positif avec un petit paradoxe, l'EN a marqué un seul but et en a encaissé trois», a indiqué Djamel Menad. Revenant au tour des quarts de finale, Djamel Menad n'ira pas loin dans son analyse pour appeler les protégés de Saâdane à la prudence. «Il faut être vigilants et concentrés vu que la sélection ivoirienne est constituée de joueurs de renommée mondiale tandis que son jeu est en constante progression», a-t-il expliqué. Noureddine Zekri, entraîneur de l'ESS «Ziaya pourra donner un plus à notre avant-garde» «Pour être sincère avec vous, je suis évidemment content de la qualification de notre Equipe nationale pour les quarts de finale comme tout autre Algérien. Cependant, je ne suis pas tout à fait satisfait de la manière avec laquelle on s'est qualifiés. Je mesure ce que je dis car il faut avouer qu'on n'a pas été vraiment à la hauteur de notre statut, c'est-à-dire autant d'une équipe qui jouera dans quelques mois le Mondial. Se faire d'abord battre par une modeste équipe malawite puis gagner par la plus petite des marges contre le Mali, de surcroît sur une balle arrêtée pour enfin finir avec le match contre l'Angola où l'on s'est mis véritablement en danger en jouant comme on le dit avec le feu, ce n'est vraiment pas ce qu'on espérait de notre équipe. Je pense en outre que nos joueurs sont mal utilisés. Je vous cite le cas d'Abdelkader Ghezzal que je connais parfaitement lorsque je travaillais en Italie. Il ne joue pas dans son véritable poste au niveau de l'avant-garde alors qu'on le voit beaucoup plus défendre. Pour ce qui est du match des quarts de finale face à la Cote d'Ivoire, je pense que c'est un match comme tous les autres. Moi, personnellement, j'estime que nos capés on un bon coup à jouer du moment que je pense que les joueurs ivoiriens ne vont pas se donner à fond de peur de contracter des blessures, notamment ceux qui évoluent en Europe. Tout ce que je peux vous dire, si nos joueurs seront utilisés dans leurs postes respectifs c'est-à-dire là où ils jouent dans leurs clubs, je suis persuadé qu'on aura de grandes chances pour arracher la qualif' pour les demi-finales». Fodil Mégharia «Le match de la Côte d'Ivoire est une finale» «Notre équipe doit démontrer qu'elle est mondialiste», a affirmé l'ex-libero des Fennecs, Fodil Mégharia, qui a jugé que «la rencontre Algérie-Cote d'Ivoire est une finale avant l'heure sans pour autant que celle-ci ne suscite une quelconque inquiétude vu le niveau égal de toutes les équipes africaines.» Selon Megharia, le véritable niveau des équipes apparaîtra à partir des tours prochains. Reste que le problème d'attaque des Verts est d'ordre tactique vu que le groupe est en pleine construction. Abdelkrim Medouar, président de l'ASO Chlef «On a un groupe qui peut faire la différence contre les Ivoiriens» «Après la surprenante défaite face au Malawi, notre Equipe nationale a montré de belles choses lors des deux matchs joués contre le Mali et l'Angola. Le rendement des Verts s'est nettement amélioré. Ce qui a permis à notre équipe de se qualifier au quarts de finale. Ceci-dit, l'équipe a montré quelques lacunes au premier tour, notamment au niveau de l'attaque. Il y a un manque de cohésion entre le milieu et la ligne offensive. Ce que Rabah Saâdane va sûrement corriger, avant le match contre la Côte d'Ivoire. Cette équipe a montré beaucoup de potentialités et elle a des qualités. La preuve, elle a progressé. Le point fort de notre sélection réside dans son mental. Après le fameux 3-0 contre le Malawi, la tâche était trop compliquée. Mais, elle a réussi à surmonter cet échec. Cela prouve que le groupe a un mental d'acier. Je suis optimiste pour le match de demain contre les Eléphants de la Côte d'Ivoire, qui sera un vrai test entre deux mondialistes et le match ne sera pas facile. Cette dernière possède plusieurs stars. Nous avons un groupe solidaire et ambitieux qui peut faire la différence à n'importe quel moment. Notre équipe fera sûrement le maximum pour arracher la qualification et redonner de la joie au peuple algérien qui attend beaucoup de cette équipe. Si les Fennecs piègent les Eléphants, on pourra remporter le titre africain.» Abdelhakim Serrar, président de l'ESS «Nous avons nos atouts à faire valoir» «Sincèrement, je suis content de cette qualification pour les quarts de finale même si elle n'a pas été facile à décrocher d'autant plus que le groupe était, faut-il le dire, très affecté par la défaite lors du premier match face à l'équipe malawite et tout ce qui a été dit suite à ce revers. Je pense sincèrement que certains techniciens algériens ont été très sévères aussi bien avec les joueurs qu'avec l'entraîneur national Rabah Saâdane. C'est une belle réponse à tous ceux qui ont douté des capacités de nos capés. Le plus important maintenant c'est de faire en sorte d'oublier au plus vite ce qui s'est passé et de se concentrer sur la suite du parcours, c'est-à-dire lors du prochain tour où on aura la Côte d'Ivoire comme adversaire. Il s'agit d'une équipe qui, certes n'est pas facile à manier du moment qu'elle possède de bonnes individualités de renommée mondiale et qui pratique également un football moderne. Et puis, ça sera un match qui va opposer deux équipes qualifiées pour le Mondial. Ça sera pour notre Equipe nationale un vrai test avant la phase finale de la Coupe du monde. Ce que je peux dire, bien que nous n'aurons pas la tâche facile. J'estime, par contre, que nous avons de notre côté nos atouts à faire valoir. Enfin, ce que je souhaite, c'est que le sélectionneur national Rabah Saâdane donne sa chance à Abdelmalek Ziaya. Ce n'est pas parce que celui-ci appartenait a mon équipe, mais j'estime que ce dernier pourra apporter un plus à notre avant-garde qui n'a pas montré beaucoup de choses depuis le début de cette CAN.» Nasreddine Drid «Ça ne sera pas facile» «Le match devant opposer l'Algérie et la Côte d'Ivoire n'est pas facile pour les deux équipes», a estimé l'ancien gardien de but des Verts, Nasreddine Drid. Celui-ci met l'accent sur la nécessité de passer au jeu offensif. «Il faut se concentrer sur l'attaque», a-t-il prôné avant d'ajouter que «le Malawi a rendu service à l'équipe algérienne qui s'est ressaisie en revoyant sa tactique de jeu». Ahmed Slimani, entraîneur de l'ASO Chlef «Nous partirons à chances égales» «Notre Equipe nationale a fait l'essentiel, en se qualifiant aux quarts de finale. Certes, le rendement des Verts n'a pas été à la hauteur. Mais après sa défaite contre le Malawi, l'équipe a bien réagi en battant le Mali et réalisé un bon match nul contre le pays hôte, l'Angola. Le jeûne des attaquants est le point faible de cette équipe. Cela dans la mesure où on n'a marqué qu'un seul but signé par un défenseur. J'ai remarqué que nos attaquants étaient un peu isolés. A mon avis, il faut jouer avec un grand nombre de joueurs au niveau de la ligne offensive et les attaquants doivent se réveiller. Saâdane trouvera, certainement, la solution pour régler ce compartiment, avant le match contre la Côte d'Ivoire. Concernant ce point, je trouve que sa réaction sera positive. Cela s'est vérifié face au Mali et l'Angola. Maintenant, pour le match de demain contre les Eléphants de la Côte d'Ivoire, je dirais qu'on est tombés sur un gros morceau. Ceci dit, on peut inquiéter notre adversaire qui aura en face un équipe résistante et conquérante. Nous partirons à chances égales et on a des atouts à faire valoir pour faire trembler cette équipe ivoirienne.» Mourad Karouf, entraîneur de la JSK «Je suis très optimiste» «Nous allons faire un très grand match pour nous qualifier en demi-finales. Le jeu des Ivoiriens nous arrange très bien. Ils jouent un football anglais et nos joueurs maîtrisent ce style de jeu, alors, la qualification est à notre portée et nous n'avons rien à craindre de cette équipe. Concernant Drogba, c'est un grand joueur mais nous avons également les mêmes qualités. Drogba, ce n'est pas la Côte d'Ivoire.»