Profitant de la Journée mondiale de la santé, M. Saïd Barkat, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, a réitéré, hier, son invitation au dialogue. Il a appelé les deux syndicats de son secteur, à savoir le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) et le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) à débattre du régime indemnitaire. Pourquoi le ministre a décidé d'ouvrir le dialogue après avoir fustigé les deux syndicats et après plusieurs mois de conflit et de bras de fer ? Dans tous les cas de figure, les praticiens de la santé publique ne veulent pas lâcher prise. Regroupés autour de l'Intersyndicale de la santé, ils vont incessamment décider des prochaines actions à entreprendre afin de faire aboutir leurs revendications et de défendre les droits syndicaux et la consécration du droit de grève en Algérie. Les deux syndicats — les plus représentatifs — de la santé publique ont rejeté d'emblée l'invitation du ministre. Ils disent ne pas comprendre le comportement “ambigu” du premier responsable du secteur de la santé qui fait procéder à des ponctions sur salaire de plus de 15 jours et qui, le lendemain, appelle à débattre d'un régime indemnitaire sur la base du statut particulier approuvé par les pouvoirs publics et contesté par le corps de la santé. Selon eux, ce type de comportement démontre simplement le fossé qui existe entre les syndicats et la tutelle. “Ce n'est pas de cette façon que l'on règle les problèmes du secteur de la santé et ce n'est pas la bonne méthode pour nous faire plier”, ont-ils répondu hier. Par ailleurs, l'Intersyndicale de la santé envisage de relancer le débat sur le projet de création d'une confédération et surtout de s'organiser dans l'immédiat en un seul front. En signe de contestation, ils annoncent l'organisation d'un rassemblement pour le 17 avril courant dans l'enceinte de l'hôpital Mustapha-Pacha. Des rassemblements similaires seront programmés dans plusieurs autres villes du pays, ainsi que des sit-in en dehors des établissements hospitaliers.