“La corruption généralisée et l'antikabylisme primaire, voilà les deux constantes nationales qui sont devenues monnaie courante sous l'ère de Bouteflika. Jamais le pays n'a connu autant de scandales financiers impliquant de hauts responsables de l'Etat. L'affaire Khalifa qu'on a étouffée dans l'œuf s'avère insignifiante devant l'ampleur des dossiers de corruption de l'heure, à l'image de celui du mégaprojet de l'autoroute Est-Ouest !” Ce sont là les termes du député RCD, Nordine Aït Hamouda, et néanmoins fils du colonel Amirouche, qui a animé hier après-midi une conférence-débat à la salle de cinéma de la ville d'Akbou, en présence d'un public aussi nombreux qu'attentif. Citant, dans la foulée, l'exemple d'un ex-maire d'une commune algéroise qui fut promu ministre du Tourisme puis député FLN, après avoir dilapidé le foncier situé sur le littoral est de la capitale, l'orateur ironisera en déclarant que “l'APN est devenue un refuge privilégié des responsables escrocs”. Avant d'enchaîner en ces termes : “Au lieu de mettre en taule ce genre de corrompus, le pouvoir continue à accorder l'impunité à ces hommes protégés, voire intouchables. Ces gens doivent être poursuivis en justice pour répondre de leurs actes criminels. Leur cas ne mérite même pas une discussion politique, car cela relève tout simplement du pénal.” Evoquant l'affaire de l'assassinat de feu Ali Tounsi, ex-DGSN (directeur général de la Sûreté nationale), l'orateur dira qu'“il ne s'agit pas d'une affaire personnelle, comme voulait nous faire croire Zerhouni, mais plutôt d'une affaire liée à l'argent”. Parlant du livre à paraître prochainement, écrit sur le colonel Amirouche par le président du RCD, Saïd Sadi, Nordine Aït Hamouda affirmera que “cet ouvrage comprend des révélations fracassantes. Car chaque page est un brûlot contre les fossoyeurs de l'Algérie de Abane, Krim, Amirouche, Boudiaf… C'est l'ancien président Boumediene qui avait livré Amirouche à la France pour l'assassiner avant de séquestrer son corps dans une caserne à Alger de 1963 à 1983”. Se voulant rassurant quant à la véracité des informations contenues dans le livre de Saïd Sadi, le conférencier affirme avoir en sa possession des documents compromettant le régime algérien qu'il publiera au moment opportun. “Ce livre qui sera sur les étals dans une quinzaine de jours, n'est qu'une partie des dérives du pouvoir algérien. Nous allons continuer à publier d'autres vérités historiques qu'on a tenté d'occulter au peuple algérien. Nous défions quiconque, notamment les Boumedienistes, de nous attaquer en justice pour diffamation”, martèlera-t-il sous les applaudissements de l'assistance. Revenant à la politique régionale, le député du RCD n'y va pas avec le dos de la cuillère pour fustiger le pouvoir qu'il accuse d'“avoir mené une guerre économique contre la Kabylie, connue comme région rebelle et frondeuse”. “Et pourtant, souligne-t-il, Béjaïa et Tizi Ouzou sont les wilayas qui payent le plus d'impôts, mais malheureusement, elles se trouvent être les moins dotées en matière de projets d'investissements.” Enfin, le responsable du RCD insistera sur “la nécessité de mettre fin aux tiraillements qui minent les forces démocratiques et républicaines en appelant tous les acteurs de la société civile s'inscrivant dans une optique d'une véritable refondation nationale, à resserrer les rangs et s'unir pour imposer un changement radical”.