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les citoyens inquiets
Oran
Publié dans Liberté le 17 - 08 - 2003

La récente décision des pouvoirs publics de mettre certains titres sous le boisseau, dont Liberté, a été diversement commentée par des citoyens oranais que nous avons contactés. Certains d'entre-eux voient, là, une intention délibérée du pouvoir de mettre au pas les quotidiens indépendants, et partant, d'influer sur le déroulement du prochain scrutin de l'élection présidentielle.
Dans les lieux publics comme les cafés, les arrêts de bus, les marchés et même dans les structures administratives communales, les “analyses” sont passées et repassées en revue par un lectorat fidèle à une certaine ligne éditoriale. Parmi eux, des enseignants qui pensent que soulever “les dettes des journaux connus pour leur franc-parler est une manière d'étouffer dans l'œuf tout ce qui est démocratique”. En effet, ils sont nombreux à pointer un doigt accusateur sur “les cercles rapprochés de Abdelaziz Bouteflika, qui veulent museler la liberté de la presse chèrement acquise”. A. D., maître-assistant à l'université d'Oran Es-Sénia, est catégorique : “Ce n'est pas la première fois que des journaux sont suspendus en Algérie. Mais ce n'est pas le fait du hasard si cette situation se répète sous le gouvernement de Ouyahia.” “Pourquoi les pouvoirs publics s'acharnent-ils tant sur la presse indépendante qui nous a ouvert les yeux ? La presse étatique nous a fait avaler des couleuvres pendant trois décennies. Alors, c'est ça la démocratie chez nous !”, s'offusque Ammi Rezki, un commerçant de la rue de la Révolution. Des citoyens, attablés à une terrasse de café, décortiquent les faits du jour. “Moi, je suis résolument contre la suspension des journaux qui ne font que leur travail qui consiste à informer les citoyens”, dira l'un d'eux. Mais cette assertion n'est pas partagée par d'autres citoyens qui pensent tout le contraire. “Il ne suffit pas de calomnier les gens comme ça, encore faut-il apporter les preuves des accusations, c'est aussi ça la démocratie”, affirme un citoyen.
Dans les milieux syndicaux, un membre du Snapap ne cache pas le fond de sa pensée lorsqu'il met en évidence le caractère malintentionné des pouvoirs publics : “La manière de procéder est honteuse. Si dettes il y a, c'est une affaire purement commerciale qui n'a rien avoir avec la politique.” Le mot est lâché et d'autres syndicalistes lui emboîtent le pas, condamnant avec force l'“attitude mafieuse des amis de Bouteflika et de Ouyahia, qui veulent assassiner la liberté d'expression”. Des lecteurs rencontrés au niveau du marché de Michelet commentent, à leur façon, l'événement du jour. “Des journaux comme Liberté ne doivent pas disparaître du paysage médiatique pour une sombre histoire commerciale. Grâce à eux, des personnalités, jusqu'ici insoupçonnées, sont démasquées et leurs sales affaires étalées en public. Le peuple algérien a le droit de savoir toute la vérité. En fait, Liberté a écrit tout haut ce que toute l'Algérie savait tout bas. Mais, nous ne nous laisserons pas faire. Nous soutenons à fond les journalistes et les journaux en quête de vérité.” K. D., directeur d'une structure sociale implantée à Oran et lecteur assidu de Liberté, donne son avis : “Le pouvoir est acculé non pas par les déclarations des journaux. Il est plutôt malmené par ses échecs successifs et qui touchent à tous les domaines. Son incapacité de résoudre le problème des sinistrés de Boumerdès et d'Alger est une preuve de son immobilisme.” Et d'ajouter : “En quoi les journaux indépendants sont-ils coupables, si ce n'est de refléter librement le vécu quotidien de l'Algérien ? Suspendre ces journaux hâterait la descente aux enfers des auteurs de ce mauvais coup de poker. Mais croyez-nous, si cela devrait arriver, nous ne nous tairons pas.”
“Quarante ans, barakat ! On nous a mentis, on nous a affamés, maintenant, ils veulent aussi nous enlever le peu d'espoir qui nous reste, celui de lire notre presse indépendante. Mais, je comprends les gens du pouvoir. Ils sont mécontents parce qu'ils ont été démasqués et leurs mensonges mis à nu”, tempête un buraliste du centre-ville d'Oran.
Depuis les révélations faites par la presse indépendante sur la richesse de certains ministres de Abdelaziz Bouteflika, les langues se sont déliées et chaque citoyen y va de son “analyse”. “Sous d'autres cieux, des ministres ont été traînés dans la boue et condamnés pour moins que ça, alors que chez nous, c'est encore la politique du gourdin et du mirage qui sévit”, affirme, acerbe, un employé de banque.
B. G.


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