Une journée thématique commémorative autour du chahid Louni Arezki, guillotiné à la prison de Serkadji le 8 avril 1957, a eu lieu avant-hier. Cette rencontre a été organisée par l'association les amis de la rampe Louni Arezki et de Sidi Abderahmane. La journée avait commencé par une cérémonie de recueillement sur les lieux de son exécution à 10h. Toujours selon le même concept, le président de l'association Aït Oudia Lounès a entrepris cette initiative de travail de mémoire qui vise les nouvelles générations dans le but de “susciter en elle un centre d'intérêt autour de sa culture et de son histoire”. En fait, après la cérémonie de commémoration, un monde fou, notamment de jeunes lycéens, de professeurs et d'anciens moudjahidine, s'est donné rendez-vous au palais El-Menzeh, afin de débattre, de remémorer et d'évoquer le parcours de ce chahid qui a combattu pour ses idéaux et pour la liberté de son pays. Une communication débat, sur la toponymie de la ville d'Alger et mémoire, approche d'un état des lieux. Pour débattre le sujet, la chercheuse et le professeur Yermache était présente. “Les noms des lieux sont la mémoire d'un pays. Ces noms de ruelles ou de boulevards représentent la culture et le patrimoine de notre pays”, a-t-elle clamé. Selon le professeur, Louni Arezki mériterait mieux, c'est un homme qui a donné de sa personne et mérite un boulevard ou une ruelle connue de tout le monde. “Il faudrait qu'il y ait un rapport de qualité sur la toponymie des quartiers. Comme cela est le cas pour la rue Didouche-Mourad”, a-t-elle ajouté. D'ailleurs, ces grands noms tombent dans l'oubli, et la jeunesse ne connaît l'histoire d'aucun nom représentant leur quartier. “Les jeunes ne connaissent que les appellations données par les Français. Le pire, c'est l'arrivée de ces nouvelles cités au nom des 100-Logements et autres”, s'est insurgé Mme Yermache. D'ailleurs, elle assure qu'on pourrait remédier à cela si “les autorités effectuaient des recherches toponymiques pour la sauvegarde de notre patrimoine. Mais ils préfèrent chercher ailleurs, et cela reflète un problème identitaire”, a-t-elle dit. Cette journée sur la “réappropriation des valeurs de la société à travers les repères fondamentaux de la mémoire collective” démontre que les gens vont vers l'oubli et délaissent la richesse de la culture et du patrimoine de leur pays.