Il s'agit de l'interception de 12 conteneurs en provenance de Marseille et de Dubaï. Les douaniers du port d'Alger continuent à traquer la mafia de l'import-import, spécialisée dans l'introduction des produits prohibés. Ils viennent d'asséner un coup dur aux barons du commerce parallèle. En effet, les éléments de la brigade d'Alger commerce ont réussi, hier, à intercepter 12 conteneurs pleins de marchandises interdites sur le marché, en provenance de Dubaï et de France. Le coup de filet spectaculaire, opéré par l'équipe de M. Reg Benamar, inspecteur divisionnaire des douanes d'Alger commerce, concerne cinq conteneurs contenant 10 tracteurs routiers en pièces détachées. L'importateur, domicilié à Aïn M'lila, a établi une fausse déclaration mentionnant qu'il s'agissait de pièces de rechange destinées aux véhicules poids lourds. À la faveur de la stratégie mise en place, les éléments de Reg Benamar ont réussi à déjouer les plans de cette mafia qui ne lésine pas sur les moyens pour tromper les “défenseurs” de l'économie nationale. Le deuxième lot saisi est composé de quatre conteneurs de 40 pieds, pleins de pneus usagés, en provenance du port de Marseille. Le commerçant spéculateur est domicilié à Constantine. Ces pneus (communément appelés pneus de la casse), jetés à la ferraille dans leur pays d'origine, sont strictement interdits en Algérie depuis plus de deux ans. Mais la mafia continue impunément à les importer et ce, au détriment des intérêts du pays. Il faut noter, à cet effet, que les douaniers ont contribué, à travers cette opération, à assurer la sécurité des automobilistes, en évitant des accidents avec de tels pneus déclarés neufs sur le document des douanes. Le troisième lot intercepté est constitué de pétards. Il s'agit, en fait, de trois conteneurs chargés de produits explosifs, strictement prohibés, déclarés comme étant des sacs à dos et autres cartables. Ces pétards ont été importés par un commerçant domicilié à El-Eulma (Sétif) de Chine, en transitant par la zone franche de Dubaï. La quantité de ces pièces d'artifice, d'une valeur de 15 milliards de centimes, suffirait, dit-on, à faire sauter la moitié du port d'Alger. Des douaniers y ont retrouvé des pétards de tous calibres. Pis, il y avait des produits de dimension et d'effet de grenade. D'ailleurs, c'est ce qui explique la présence des sapeurs-pompiers, hier, sur les lieux. Par mesure de sécurité, l'inspecteur divisionnaire d'Alger commerce a fait appel aux services de la Protection civile pour parer à une éventuelle explosion de ces grenades, sous l'effet de la chaleur. Ce coup de filet intervient à moins d'une semaine après la saisie de deux conteneurs de cigarettes Marlboro. C'est dire que l'inspecteur divisionnaire Reg Benamara et son équipe sont déterminés à déclarer la guerre aux réseaux mafieux spécialisés dans l'importation des produits prohibés. R. H. L'inspecteur divisionnaire REG Benamara à Liberté “Je suis menacé !” L'inspecteur divisionnaire d'Alger commerce, Reg Benamara, qui sévit contre les barons du commerce extérieur, est réellement menacé. La raison est liée au travail qu'il est en train d'accomplir sur le terrain. Le bilan des opérations de Reg dans le cadre de la protection de l'économie nationale est très satisfaisant. Les résultats enregistrés sont inespérés. Les saisies de marchandises et de conteneurs enregistrées en 10 mois seulement dépassent de très loin les actions réalisées durant toute la décennie noire. En dix mois, Rag et son équipe ont saisi 380 000 cartouches de Marlboro, 26 conteneurs de whisky frelaté, quatre conteneurs de whisky, 6 000 armes blanches, 3 000 jumelles d'une valeur de 450 milliards de centimes ainsi que diverses marchandises. “Mon équipe du port d'Alger et moi sommes menacés d'emprisonnement. Mes éléments, de par leur compétence et leur vigilance, ont réussi à faire face aux réseaux de trafiquants et de spéculateurs. Ils ne céderont jamais à ces barons. C'est pour ces raisons que ces derniers sont en train de nous faire subir des pressions en tous genres et de toutes parts. La mafia est en train de nous monter une affaire de toutes pièces. Il s'agit de l'affaire des batteries pour classification tarifaire. En fait, il est question d'une cabale montée contre moi, mais je détiens les preuves matérielles pour prouver cela. Les commanditaires sont intéressés par notre limogeage de nos postes respectifs. Il faut que vous sachiez que je suis accusé par la justice et mis sous contrôle judiciaire. En dépit de ces accusations, la direction générale continue à nous faire confiance”, s'écrie M. Reg Benamara. Il croit, cependant, en les institutions du pays pour faire éclater la vérité. “Tout ce que je demande, c'est la vérité ”, a-t-il ajouté. À rappeler que Reg Benamar a déjà fait les frais de son honnêteté au début des années 1990. L'affaire des D15 lui a coûté plus de 8 ans de marginalisation. “Je ne souhaite pas subir les pressions de l'affaire des D15”, a-t-il déclaré. Pour rappel, il s'agissait de transit international utilisé à d'autres fins, et ce, au détriment de l'économie nationale. Des marchandises provenant de Marseille sont débarquées à Tanger (Maroc) pour être acheminées vers Alger. Les hautes autorités du pays sont interpellées pour êtres vigilantes et ce, dans l'intérêt de l'économie nationale. R. H.