Une délégation d'une trentaine d'avocats des barreaux de quatre pays de l'Union européenne a effectué une visite de plusieurs jours dans les wilayas de Blida et de Tipasa sur invitation du barreau de Blida dans le cadre du projet Carta Europea qui vise à rapprocher les deux rives de la Méditerranée dans le domaine de la pratique juridique de la défense. Cette délégation a été accueillie par le chef de l'Ordre des avocats de Blida, le bâtonnier Bouamama Yahia, ainsi que des membres du barreau dont Mes Ksentini, Boulefred et Chaâbane. À Tipasa, les membres de la délégation européenne ont découvert les charmes et la beauté des sites touristiques dont les ruines romaines. Plusieurs d'entre eux ont également exprimé leur joie de constater l'amélioration de la situation sécuritaire et le retour à la stabilité. La deuxième journée a été plutôt marquée par une réunion de travail élargie tenue au siège de la cour où Me Bouamama a donné un aperçu sur la pratique législative en Algérie, notamment dans les domaines de la lutte contre le terrorisme, les droits fiscal et douanier, le droit de l'étranger et le droit prétoire pour les détenus. Le chef du projet Carta Europea (président du barreau de Nîmes), Me Bernard Deleron, s'est félicité de ce genre de rencontres qui permet de mieux connaître nos pratiques législatives respectives et de tisser des connaissances utiles. “Maintenant nous avons des idées précises sur ces pratiques en Algérie qui, dans le domaine législatif, font partie de notre espace communautaire utile”, a-t-il déclaré en reconnaissant que ce sont les avocats algériens qui ont été à l'origine de la suppression des tribunaux spéciaux sur le terrorisme. “Ce n'est pas le cas en Europe. En France par exemple, il existe un seul tribunal d'exception à Paris, où les avocats de la défense ont des difficultés face à la position privilégiée du juge. Par contre, les Européens sont en avance sur nous en matière du droit prétoire des détenus. Alors qu'ils ont des avocats de défense y compris dans leur cellule, chez nous, cette défense demeure d'ordre interne, ce qui est susceptible de dépassements”, a souligné Me Bernard Deleron. Des ateliers de travail ont été mis en place pour examiner les points discutés dans la pratique législative. Interrogé sur les personnes arrêtées dans les centres de transit, dont les harragas, le président du projet a déclaré que “la durée de détention est de 15 jours renouvelables, mais que ces personnes bénéficient de droits civiques et d'une défense. Dans les faits, certains avocats ont reconnu les difficultés que rencontrent ces personnes, notamment les harragas”.