D'après la légende, Sidi Ahmed El-Kebir est un marabout venu de l'Est. Au début du XVIe siècle, il plante sa tente au pied de l'Atlas, dans le territoire des Béni Salah (Blida), attirant dans cette région de nombreux immigrants andalous qui apportent leur savoir-faire en matière de culture de l'oranger, de techniques d'irrigation et de broderie sur cuir. Sidi Ahmed El-Kebir était un homme érudit, sage et pieux. On raconte qu'en arrivant dans cette région, le saint homme parcourut plusieurs kilomètres à la recherche d'un point d'eau. Hélas, tout était désespérément sec. Au bout de quelques jours, il finit, néanmoins, par découvrir une source d'où jaillit le précieux liquide. Par la suite, la source devient un objet de litige opposant deux tribus (Ouled Soltane et les habitants de Hadja Sidi Ali). Un jour, exaspéré par ces querelles intempestives, Sidi Ahmed El-Kebir entre dans une colère noire. Empoignant son épée, il donne des coups violents sur la source, menaçant de l'assécher, si les “antagonistes” ne mettaient pas le holà à ces chamailleries. Médusés, les membres des deux tribus n'en croient pas leurs yeux. L'eau a cessé de couler comme par magie. Il aura fallu l'intervention de Sidi Madjber, un autre marabout, pour calmer Sidi Ahmed El-Kebir, qui ordonna que l'eau coule à nouveau, obligeant ainsi les deux tribus à trouver un compromis et à vivre en bonne intelligence. NADIA AREZKI [email protected]