Classification n Le mausolée de Sidi El-Kebir, fondateur de la ville de Blida, a été retenu parmi les sites et monuments classés du patrimoine culturel national. Ce mausolée, la demeure de style mauresque de Sidi El-Kebir, ainsi que ses dépendances, dont l'entretien et la protection sont assurés tant bien que mal par les habitants de cette localité, ont fait l'objet récemment d'une opération de restauration. Le mausolée de Sidi El-Kebir est d'une valeur archéologique inestimable et nécessite ainsi, selon les responsables de la culture de la wilaya, un entretien constant. L'histoire de cette bourgade remonte à l'année 925 de l'hégire (1519 de l'ère chrétienne) quand un pieux marabout, qui aurait fait deux fois le pèlerinage à La Mecque et à Médine, vint s'installer au confluent de l'oued Taberkachent et de Chaabet Erroumane (ravin des Grenadiers), un cours d'eau qui porte aujourd'hui le nom de Sidi El-Kebir. Le saint marabout a été à l'origine de la découverte des belles eaux de l'Atlas blidéen. Aidé par les Maures andalous qui se sont réfugiés dans la région, Sidi El-Kebir a détourné ces eaux et introduit les techniques d'irrigation, l'arboriculture et la broderie sur cuir. En 1535, Sidi Ahmed El-Kebir fonda la ville de Blida, dont le noyau était constitué d'une mosquée édifiée en bordure de la place du 1er-Novembre (ex-place Clemenceau), d'un bain et d'un four banal construits à proximité. Sid Ahmed El-Kebir mourut vers 1540 à l'âge de 70 ans. Il repose dans ce merveilleux site, à proximité de la fontaine fraîche, sous un sarcophage recouvert d'étoffes au milieu d'oliviers centenaires. Aujourd'hui, la localité de Sidi El-Kebir, une bourgade située aux premiers contreforts de l'Atlas blidéen, n'arrive toujours pas à retrouver sa vocation après avoir subi, durant de longues années, les nuisances provoquées quotidiennement par l'exploitation de carrières d'agrégats. Les préjudices causés à la santé des résidents et à l'environnement sont énormes et les séquelles d'une exploitation sauvage de ces carrières durant plus d'un demi- siècle sont aujourd'hui vivaces. Le cadre enchanteur et idyllique, qui attirait jadis les familles blidéennes qui venaient en pèlerinage au saint marabout Sidi Ahmed El-Kebir et aussi profiter de l'air tonifiant de la montagne et de ses eaux fraîches et délicieuses, a laissé la place à un paysage de désolation. L'oued, dont les eaux limpides et abondantes grouillaient de poissons, n'est plus qu'un mince filet d'eau polluée coulant au milieu de la rocaille. Les peupliers, grenadiers et autres arbres fruitiers qui s'étendaient sur les deux rives de l'oued ont disparu pour laisser place à un sol sec et dénudé. Les nombreuses sources qui alimentaient l'oued Sidi El-Kebir et servaient à irriguer ses vergers verdoyants ont été détournées par les explosions de dynamite utilisée dans l'extraction des agrégats.