D'après la légende, Sidi Ahmed El Kebir était un grand voyageur venu de l'Est. C'était un marabout qui marchait pieds nus cherchant un endroit où s'établir et guidé par Dieu. Il avait environ 45 ans et portait un burnous rapiécé de douze pièces comme celui du khalif Omar. Arrivé dans une région à Blida qui lui plaisait, il leva les mains au ciel, remercia Dieu de l'avoir conduit jusque-là et installa son gourbi. Sidi Ahmed El Kebir était un homme érudit, savant, sage et pieux. On raconte qu'en le guidant vers cette région rocailleuse et aride, Dieu voulait lui confier une mission : celle d'en faire un jardin luxuriant. Pendant plusieurs jours, l'homme fouilla la région à la recherche d'un point d'eau, mais tout était désespérément sec. Obstiné, il persévéra tant et si bien qu'il finit par découvrir une source d'eau. Deux tribus (Ouled Soltane et les habitants de Hadja Sidi Ali) se querellaient souvent à cause de cette source. Un jour, le saint homme, exaspéré par ces disputes répétitives, entra dans une grande colère. Il frappa alors de son épée la source de la rivière en leur ordonnant de stopper leurs chamailleries. Soudain, la source s'assécha et l'eau cessa de jaillir, plongeant les deux tribus dans la consternation. Il aurait fallu l'intervention de Sidi Medjber, un autre marabout de Sidi Khellil, pour que Sidi Ahmed El Kebir permette à l'eau de couler à nouveau. En 1535, les maures chassés d'Espagne vinrent installer leur “guitoune” à proximité de la demeure du marabout Sidi Ahmed El Kebir. Nadia Arezki [email protected]