Les championnats du monde d'athlétisme devant se dérouler du 23 au 31 août courant, au Stade de France, seront les plus incertains pour nos athlètes depuis le Mondial de 1991 à Tokyo (Japon). Depuis ce fameux rendez-vous où la sélection nationale avait brillé de mille feux avec deux titres sur le 1 500 m des légendaires Hassiba Boulmerka et Noureddine Morceli, et une troisième place sur le steeple de Azzedine Brahmi, ainsi que Yasmina Azizi classée 5e à l'heptathlon, les Algériens étaient toujours attendus de pied ferme lors des Mondiaux où nos deux champions avait toujours dit leurs mots. Mais pour ce Mondial de Paris, observateurs et entraîneurs préfèrent garder le silence pour ne pas avancer un quelconque pronostic. Les plus avertis disent tout de même que les places seront très chères, et rares sont nos athlètes qui peuvent bousculer la hiérarchie mondiale actuelle tant les pointures manquent et que le niveau sera, et comment ! très élevé, même si l'aspect tactique prédominera sur celui de la performance. “Notre équipe va vers l'inconnu dans ce championnat”, a tenu à nous dire M. Zedek, un technicien de l'athlétisme qui insiste sur le volet de l'incertitude tant les références techniques font défaut. Pour sa part, M. Ali Hakoumi qui avait auparavant occupé le poste de directeur technique avant de s'exiler dans les pays du Golfe, précise qu'il est certain que “les athlètes vont se bagarrer, même si pour certains, le verdict peut être connu d'avance”. Hakoumi fait allusion aux engagés sur les épreuves du sprint, notamment Malik Louahla et Benida Merrah. Cette dernière, championne olympique du 1 500 m à Sydney, a vu sa requête de s'aligner sur le 1 500 m à Paris rejetée par l'IAAF qui n'a pas accepté la demande de la FAA d'autoriser Nouria à courir le 1 500 m sur lequel elle n'a réalisé le minima que le vendredi 15 août 2003, alors que la date-butoir était fixée au 13 août. Ainsi engagée sur le 800 m, une spécialité très dure, cette mère d'un enfant, pourrait déclarer forfait, selon son entourage. Elle avait beaucoup compté sur le 1 500 m ; là défaut, elle préfère se préserver probablement pour les Jeux africains d'Abuja au Nigeria au mois d'octobre. Par ailleurs, M. Hakoum indique que Djabir Saïd Guerni est au top niveau, et qui, par conséquent, sera finaliste tout comme Rahouli au triple saut, et Hamad en hauteur en dépit d'une méchante blessure à un pied qu'il traîne depuis un certain-temps. Pour ce technicien, tous les autres athlètes vont se lancer dans les courses avec “une volonté farouche de bien faire”. Cependant, la famille de l'athlétisme regrette cette époque où les athlètes participaient avec la hargne de gagner. Faut-il rappeler pour l'histoire, le coup de gueule de Hassiba Boulemerka à l'issue de la finale du 1 500 m dames en 1993, à Sttutgart en Allemagne où elle avait lancé le défi aux deux Chinoises qui venaient de la battre. “Si vous êtes vraiment plus fortes, je vous donne rendez-vous au Mondial de Gœtborg”, avait dit Boulmerka Hassiba aux deux Chinoises. La suite est connue. Car, très digne, “la petite algérienne” gagna en Suède et releva le défi. De nos jours, ce qui fait mal c'est que, derrière, il n'y a rien et les résultats du Mondial juniors de 2002 témoignent de l'absence de la relève. Par ailleurs, la délégation sportive quittera Alger le 19 août sous la direction de Abderrahmane Belaïd et sera composée, outre du président de la fédération qui participera au congrès de l'IAAF, du médecin fédéral M. Brahim Baba, du kiné Yahiaoui du SG de la FAF, de M. Mohamed Zitouni et de trois entraîneurs, Saïd Guerni, Zerrouki et Mohamed Hocine. Sept autres entraîneurs grâce auxquels les athlètes sont qualifiés, seront présents à ce mondial à leurs frais, que la fédération s'est engagée de rembourser en cas de qualification de leurs protégés pour les finales. M. A. Liste des athlètes Nouria Benida Merrah (800 m, incertaine), Baya Rahouli (t. saut), Souad Aït Salem (5 000 m), Djabir Saïd Guerni (800 m), Abderahmane Hammad (hauteur), Tarek Boukenza (1 500 m), Malik Louahla (400 m) Khoudir Aggoune ( 5000 m), Abdelhak Maâzouz (3 000 m steeple) et Rachid Ziar (marathon) et éventuellement Ali Saïdi Sief (sous réserve de minima).