Le judo algérien est le sport qui s'est le mieux illustré ces derniers temps, notamment avec les deux médailles olympiques arrachées par Soraya Haddad et Amar Benikhlef lors des jeux Olympiques, qui se sont déroulés l'été dernier à Pékin en Chine. Au-delà du fait que, de l'avis de plus d'un, la Fédération algérienne de judo, dirigée par Méridja, a consenti énormément d'efforts pour arriver à ces résultats. La question que se posent les amoureux du sport en Algérie est celle relative à la problématique de la relève. Y a-t-il un travail qui se fait au niveau de la base ? Pour vérifier cela, bien évidemment, les uns et les autres regarderont vers les petites catégories et les performances qu'elles réalisent lors de leur participation aux différents rendez-vous internationaux. A ce propos, il faut dire que les résultats sont plus ou moins satisfaisants, même si, bien sûr, beaucoup de travail reste à faire. Il n'est nullement question de tomber dans la «satisfaction», néanmoins, il faut dire que les jeunes talents existent, pourvu que les responsables chargés du sport mettent à leur disposition tous les moyens qu'il faut et les prennent en charge. Ceci, sachant que l'équipe nationale seniors est déjà assez jeune. Soraya Haddad n'a que 24 ans. Elle a encore du temps devant elle et elle pourrait s'illustrer davantage lors des prochaines compétitions d'envergure. C'est sa première participation aux JO. De même que pour Amar Benyekhlef, âgé, lui, de 26 ans. D'autres judokas de l'EN ont également beaucoup de temps devant eux. Pour dire que la sélection nationale a été entièrement renouvelée depuis quelques années. Pour revenir aux jeunes catégories, l'Algérienne Founas Dehbia, dans la catégorie des moins de 70 kg, a pu arracher une septième place honorable lors des championnats du monde juniors qui se sont déroulés du 23 au 26 octobre dernier à Bangkok, en Thaïlande. Founas avait remporté ses deux premiers combats contre, respectivement, Sileikate Giedre (Lituanie) et Selenege Enkhzaya (Mongolie) avant de s'incliner lors du troisième tour face à l'Allemande Lisewski Anne Katrin. L'Algérienne avait été également battue au repêchage par la Coréenne JuSu Hun. Le titre mondial des -70 kg est revenu à la Japonaise Tachimoto Haruka, devant Silva Mayra (Brésil) tandis que Joo Abidel a pris la troisième place. Ses coéquipiers n'ont, par contre, pas pu faire autant en alignant le bon et le moins bon pour certains. Dans la catégorie des moins de 66 kg, Chellah Walid a passé avec brio le premier tour face à Giaukani Dis Georgios (Grèce) avant d'être sorti par l'Américain Ligett Jeremy au second tour. Les deux autres Algériens qui ont pris part à ce championnat mondial sont sortis, par contre, au premier tour. Grini Elarbi (-73 kg) a été éliminé par le Danois Jellesmark Seaur et Bourbiha Bilal (+100 kg) a connu le même sort devant Kang Jinsu (Corée). Chez les filles, les Algériennes Feddi Lynda (-48 kg) et Asselah Sonia (+78 kg) ont été éliminées au premier tour face respectivement à Chien Tzu Hui (Taïpei) et Pfeifer (Autriche). A noter, par ailleurs, que quatre cent quatre-vingt quatorze judokas, dont six Algériens, de quatre-vingts pays ont pris part à ces championnats mondiaux. Pour dire que la compétition était dure, d'autant que le judo est connu pour être d'un niveau supérieur chez les juniors qui sont souvent l'arrière-garde des seniors. Quelques mois auparavant (août), la sélection algérienne cadette de judo s'est classée en deuxième position lors des septièmes championnats maghrébins cadets de judo organisés à Sfax, en Tunisie. Les judokas algériens avaient décroché 10 médailles (3 or, 3 argent et 4 bronze) terminant la compétition derrière la Tunisie, pays organisateur, dont la sélection a décroché 21 médailles, (10 en or, 7 en argent et 4 en bronze). Le Maroc s'est, quant à lui, classé à la troisième place avec 11 médailles (2 or, 5 argent et 4 bronze), suivi de la Libye avec seulement 2 médailles de bronze. Les médailles olympiques ne sont pas le fruit du hasard Il est utile de relever, par ailleurs, que les résultats de la sélection nationale seniors, obtenus lors des derniers JO, ne sont nullement le fruit du hasard. Pour preuve, le médaillé d'argent de Pékin, dans la catégorie des moins de 90 kg, en l'occurrence Amar Benyekhlef, lequel, pour rappel, a raté la médaille d'or suite une pénalité de l'arbitrage, s'est aussi illustré, au mois de décembre dernier, au tournoi de la Kano Cup, qui s'est déroulé à Tokyo, au Japon, et qui est d'un niveau très relevé. Benyekhlef a décroché la troisième place et a été battu lors des quarts de finale par le Japonais Masashi Nishiyama par ippon, avant d'être repêché pour la troisième place, où il s'est imposé devant le Japonais Yuya Yoshida par yuko. L'athlète algérien était le seul représentant arabe lors de cette manifestation sportive réservée au ghota mondial de la discipline. Outre le pays organisateur et l'Algérie, les meilleurs athlètes mondiaux de 42 pays, dont la France, la Russie, la Chine, les Etats-Unis, l'Allemagne ou la Corée du Sud ont pris part à ce tournoi. Par ailleurs, au mois d'octobre dernier, l'Algérie avait décroché la cinquième place lors de la cinquième édition du Mondial de judo par équipes qui s'est déroulée à Tokyo. Huit équipes ont pris part à la compétition féminine (Japon, France, Allemagne, Chine, Corée, Algérie, Cuba et Australie), de même pour la compétition masculine (Japon, Russie, Géorgie, Corée, Ouzbékistan, Algérie, Brésil et Nouvelle Zélande). La sélection nationale a été encore plus brillante au tournoi international de Charm Echeikh (Egypte) qui a eu lieu au début du mois de décembre. L'équipe nationale «messieurs» a remporté une médaille d'or par Abderrahmane Benamadi, deux d'argent par Smaïl Guendouz et Mohamed Bouaïchaoui et trois de bronze par Hacène Azzoun, Boughorfa et Attouche. Les féminines ont été plus brillantes, en enlevant trois médailles d'or. Les premières places du podium ont été décrochées par Souhila Mancer (-48kg), Kahina Saidi (-63kg) et Rachida Ouerdane (+70 kg). A noter également que lors de ce tournoi, l'équipe nationale algérienne militaire a décroché la deuxième place par équipes, derrière l'Egypte, pays organisateur. C'est dire, en définitive, que le judo algérien a de beaux jours devant lui, à condition que le travail sérieux entamé depuis quelques années se poursuive. Les judokas algériens ont prouvé, à maintes reprises, qu'ils peuvent rivaliser avec les meilleurs de ce monde, pour peu que les moyens adéquats soient mis à leur disposition. Les médailles olympiques de Soraya Haddad et Amar Benyekhlef sont un «stimulant» pour les plus jeunes qui rêvent, pour leur part, de monter sur le podium des plus grands événements sportifs planétaires. Aux autorités compétentes de fructifier cet «élan». A. A.